la chose impérative à savoir sur carmilla, c'est qu'elle est atteinte d'une lourde dyslexie, en lien avec sa maladie, la tristement célèbre chorée de huntington. vous en avez surement entendu parler, cette maladie qui vous ronge, qui se déclenche à vos cinquante ans et qui vous tue en quelques temps. et bien, carmilla n'a même pas eu cette chance: la sienne a débuté à l'âge de vingt-cinq ans. d'abord des tremblements, des pertes de mémoire, ensuite quelques troubles de l'humeur, des moments de séparation psychique. aujourd'hui, elle va mieux, grâce à ce traitement expérimental qu'elle prend depuis quelques mois: le flanximab. elle n'y connait rien en médecine, encore moins en pharmacie, mais tout ce qu'elle sait c'est qu'en prenant ces gellules matin et soir, elle se sent mieux. elle peut presque vivre normalement. elle ne peut pas travailler, elle ne peut pas s'aider, elle doit être assister. et c'est là qu'atom l'aide. depuis sa naissance, carmilla est délaissée: sa mère est décédée il y a quelques années, de la maladie qui la ronge aujourd'hui. dix longues années de souffrance, d'agonie, pour au final être libérée, laissant derrière elle une fille dont elle se souvenait à peine. l'horreur. heureusement qu'atom était là. atom, c'est toute sa vie, atom c'est sa famille, son meilleur ami, atom c'est son père. atom, il est tout pour elle, car quand on a pas eu de père et une mère complètement cinglé dès l'âge de cinq ans, on perd pied. heureusement que le jeune garçon du pallier d'à coté l'a réconforté, l'a épaulé, l'a encouragé. ils vivaient et vivent encore tout deux à bushwick, avec la famille pope. elle fait partie des meubles. mais veut-elle seulement le titre de meilleure amie malade qui décédera tôt ou tard? elle n'est pas sure, elle ne sait plus.