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 'Cause you and I, we were Born to die (Elijah) [terminé]

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Angelica DeMichelis

Angelica DeMichelis

'Cause you and I, we were Born to die (Elijah) [terminé] Empty
MessageSujet: 'Cause you and I, we were Born to die (Elijah) [terminé]   'Cause you and I, we were Born to die (Elijah) [terminé] EmptySam 4 Avr - 22:14

Don't make me sad, don't make me cry
Sometimes love is not enough and the road gets tough
I don't know why


'Cause you and I, we were Born to die (Elijah) [terminé] Superthumb


Sometimes you miss the memories not the person -
T’es là.
Tu sais pas trop pourquoi t'es là tu sais seulement que tu dois rentrer.
T’observes les immeubles défiler à travers la vitre, trop morte pour conduire t’as chopé un taxi la clope à la bouche, il t’a réclamé de l’éteindre, t'as eu l’envie folle de le faire sur ses mains disgracieuses scotchées au volant mais t’as refréné tes pulsions agressives parce que rentrer à pieds te faisait chier, clairement.
Tu regarde ton portable et fais défiler du bout de l'index les derniers messages auxquels tu n'as pas répondu.
Volontairement.
Par simple vice parce que t'as décidé cette nuit d'être d'une humeur exécrable, parce que t'as l'impression d'être vide de toute sensation.
Tu te sens comme un fantôme fumant tranquillement une clope adossée à sa pierre tombale, sauf que t'es vivante.
Tu te mets alors à farfouiller dans ton sac à la recherche d’une aspirine ou de n’importe quel cachet qui pourrait améliorer ton état mais c’est vain, tu le sais, Elijah le devinera et même ce putain de chauffeur de taxi a l’air de s’en rendre compte. Il te fixe de façon suspicieuse à travers le rétroviseur comme si t’avais l’intention de lui braquer une arme dessus, attendant le moindre geste déplacé ou dangereux de ta part. Il a cet air de dédain qui t'insupporte, constatant et déduisant que  t’es une de ces sales gosses de riches en quête d'expérience, cokée, inconsciente qui injustement à tout pour réussir et qui de la même façon se fou en l’air pour le fun, pour du vent, pour de l’attention.
T’aimes pas les types comme lui, plein de gens en fait, t’aimes pas beaucoup de monde mais t’as tes raisons.
Et qu’est-ce que ça peut leur foutre au fond ?
Lui te prend pour une idiote, le type qui t’a sauté cette nuit pour une fille facile. Tu hausse les épaules à leurs jugements.
Le cerveau et le cœur sont des organes passés de mode.
T’espère pour les générations à venir, qu’ils s’en débarrasseront comme d'une pilosité superflue. Tant pis si tu compte atteindre le poids d'une ombre en te laissant crever de faim grâce à cette drogue merveilleuse.
T'espère qu'elle liquidera chez toi autant de neurones que de graisse.
Tu seras en très mauvaise santé, abominablement frustrée et complètement abrutie.
Tu seras esthétique et impitoyable. T
T’as les yeux vitreux et on prend ça pour du mystère. Tu n'as pas à rougir de tes élans envers les autres comme d'une maladie honteuse puisque tu n’as plus la force, ni la faculté d'en éprouver.
T’es un objet de désir. Le néant dans une écosse magnifique.
Et t’es heureuse comme seules les imbéciles et les salopes savent l'être. En somme t’es pas plus à plaindre qu’une autre, qu’elles toutes qui ne valent pas mieux que toi. T'aimes cette apparence ectoplasmique, tu es l'allégorie de ta propre déprime, l'incarnation du laisser aller et du désespoir.

Le véhicule se stoppe enfin, t’arrive à bon port.
Tu manque de vomir. Tu te retiens.
Et puis tu sors en laissant un billet, pour la course et te dépêches de fuir l'habitacle avant de te prendre une remarque de sa part. Tu t’arrêtes devant la porte de l’immeuble, tu te rappelle plus du code, tu plisse alors les yeux comme si ça pouvait t’aider à te souvenir, y voir plus clair pour faire le vide. Ou pas. Aucune chance qu’un voisin apparaisse à cette heure tardive, tu t’impatientes, tu tape du pied, te résous à envoyer un sms à 4h du mat à Aria qu’elle te rappelle ton propre code et par chance la mémoire te revient avant même qu’elle ne réponde. Un bruit sourd. La porte s’ouvre, tu t’engouffre et te cale dans l’ascenseur. Ton appart te paraît alors à des kilomètres, traverser le hall, attendre que cette foutue boîte en fer te monte à ton étage privé, en ressortir. T’es d’une lenteur affligeante ou alors tout tourne au ralentit. Les lumières sont éteintes et tu prends pas la peine de les rallumer connaissant les lieux par cœur, tu jette ton manteau sur le canapé ainsi que ton sac, tes clopes, tout ton bordel est éparpillé dans votre gigantesque séjour. Tes jambes parviennent à te porter jusqu'au sordide salon. Sordide à tes yeux parce qu'il transpire l’extravagance, il est à ton image. Superbe, décoré avec goût, emmitouflé dans le fric mais froid, délaissé, sans vie. Seul le feu crépite dans la cheminée. Tu te laisses tomber mollement sur le canapé. Que tu rates. Évidement. Trop défoncée pour viser juste. Tu tombes aussi bas que ton fessier qui cogne durement sur le sol mais ne t'arrache aucun son. Même pas un petit « aïe » de rien du tout. T'en est réduite à ne plus rien ressentir. Même pas la douleur. T'es vide et le pire c'est que tu t'en réjouie. Ton regard se perd sur les flammes qui dansent devant toi. Si tu mettais ta main dedans peut-être que tu ne le sentirais même pas. Lentement tu t'approches du feu pour y allumer une nouvelle cigarette. Tu la porte à tes lèvres répandant la fumée tout autour de toi quand déjà une autre envie enivrante t'envahit, celle d’aller voir Eli. Tu déambules à travers le couloir, perchée sur tes talons de pouffiasse t’observes les portes défiler les unes après les autres jusqu'à celle de sa chambre. Celle-ci est entrouverte, ici c’est encore éclairé et tu t’en doutais bien. Tu devinais aisément qu’il ne dormait pas, il ne dort jamais. Tu te demande s'il t'attendait ? Alors que toi tu joues à la fille des airs, fuyarde mais sûrement pas invisible. Tu le fixe, cherchant son regard qui refuse pourtant de se porter sur toi, il tente de ne pas te prêter attention et tu la réclames un peu plus fort avant de venir te poser sur le rebord de son lit. « Mais c'est que mon cher époux est insomniaque. » Souffles-tu hypocritement en retirant tes talons aiguilles, évidement qu’il ne dort pas. Tu joues avec ses nerfs comme un chat s’amuserait avec une pelote de laine, c'est dans tes habitudes, surtout avec lui. Le mot époux sonne faux dans ta bouche, presque tranchant il t'écorche les lèvres et font saigner ses oreilles.
Vous ne vous parlez plus.
Vous ne vous regardez plus.
Vous ne faîtes plus rien ensemble.
Des années sans affection ni tendresse, ça ne se rattrape pas. Vous n'avez plus le mode d'emploi pour vous aimer. Tu l'as déchiré. Déchiqueté. Tu refuses même d'essayer. Tu poses ton regard sur lui et tu vois tout ce que tu as perdu et tout ce que tu lui as enlevé. Il n'y a plus aucune lueur, plus aucune joie, tu lui as coupé son sourire au couteau et l'as enfermé dans une pièce minuscule et sans lumière, refusant catégoriquement de le lui rendre.
Tu sens sa détresse, tu t'en nourris comme une abeille butinent sa douleur. T'as l'impression qu'elle soulage la tienne mais tu ne sais même plus à force.  
Tu poses ton regard sur lui et tu revois de vieux souvenirs te revenir en plein visage. Comme des vagues un peu trop violentes.
Tu bois la tasse, t'étouffe sur place.  
Pourtant c'est toi qui as choisi cet endroit, et tout le reste d'ailleurs. Tu le voulais grand cet appart, si grand, trop grand. Pour ne pas avoir à le croiser trop souvent. Il a accepté quand tu désirais ardemment qu'il refuse.  « Encore des papiers pour le boulot ? » Jetant à peine un coup d'oeil à ce qu'il tient entre les mains tu sais d'avance ce que tu vas y trouver, t'éclates de rire instantanément. Un rire mesquin et suffisant, un rire qu'il ne connaît que trop à présent.  « Qui aurait cru que tu deviendrais un jour un bourreau de travail. Toi. » Personne. Surtout pas vous. C'est étrange jamais vous n'auriez su alors que vous finiriez ainsi, ce n'est pas ce que vous espériez.
Tragiquement peut-être que c'est ce que vous méritez.
Du moins c'est ce à quoi toi tu te destinais.
Épouser un homme indifférent qui te rangerait dans un coin pour te ressortir les soirs de cocktails mondains. Être une femme-trophée qui se complaît dans la futilité de son existence prévisible.
Mais tu ne pensais pas que cet homme ce serait lui. Que vous deviendriez deux étrangers dont la haine est palpable.
Tu poses le regarde sur lui et tu te reconnais même plus à travers. Tu sens plus ce que tu aimais y voir auparavant. Tu sens seulement que tu l'as perdu.
Tu ne l'as pas perdu en un coup, tu l'as perdu en pièces détachées.
Tu as d'abord perdu son parfum, cette odeur que t'avais toujours dans le nez, elle n'était plus là, cette odeur qu'il avait laissé sur tes vêtements, tes draps, tes oreillers, tu ne pouvais plus la sentir.
Et puis t'as perdu ton assurance, tu ne sentais plus son regard sur toi, ce regard qui te transformait.
Sous son regard t'étais grande, forte, arrogante, pleine de vie, pleine de rires, de confiance.
Sans son regard tu redevenais petite, frêle, fragile, muette, timide, invisible, insipide. 
Tu l'as perdu comme on égare les pièces d'un puzzle. Tu perdais les pièces un peu partout, une par une, tu t'agenouillais pour regarder sous les meubles, sous le canapé, pour tenter de les retrouver. Mais rien. Au fil du temps l'envie même de les retrouver s'est évaporée.


 


Dernière édition par Angelica DeMichelis le Mer 8 Avr - 3:39, édité 1 fois
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Elijah Morrison

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MessageSujet: Re: 'Cause you and I, we were Born to die (Elijah) [terminé]   'Cause you and I, we were Born to die (Elijah) [terminé] EmptyDim 5 Avr - 1:26

born to die

Don't make me sad, don't make me cry Sometimes love's not enough When the road gets tough I don't know why Keep making me laugh, Let's go get high Road's long, we carry on Try to have fun in the meantime. Δ Lana Del Rey.

Les heures se ressemblent toutes. La journée s'est trainée en longueur comme une trainée de poudre n'attendant qu'une étincelle pour s'enflammer. Malheureusement la flamme n'est jamais venue. Elle est restée en suspend, à guetter du coin de l'oeil, sans jamais s'avancer. Même les journées finissent par ressembler les unes et les autres. Comme un film qui passe en boucle, bloqué sur la fonction continu. Les mêmes personnes défilent devant tes yeux. Les mêmes voix se font entendre. Les mêmes visages se composent et se décomposent. Les mêmes papiers, avec les mêmes mots, les mêmes noms, les mêmes sujets. Tout n'est qu'un continuel déjà-vu, lassant, ennuyeux et barbant. Même toi tu as fini par enclencher le mode automatique. Tu ne penses plus, ne réfléchis plus, n'éprouve plus rien, ne ressent plus rien. Comme un automate, programmé pour une seule et même tâche qui ne se lasse pas de recommencer ce petit manège jour après jour. Comme si ta vie entière était réglée comme du papier à musique. Une partition plate et sinistre, sans aucune mélodie, qui reprend toujours les mêmes notes. Se lever, travailler, rentrer, travailler, parler, signer, travailler. Un éternel recommencement qui est devenu si naturel qu'il a balayé tout le reste. Ce quotidien morose que tu t'étais pourtant borné à éviter, mais que tu as fini par laisser s'installer.
A quel prix ?
Pour le prix de ta triste vie.
Intérieurement tu pleurs sur ton sort, tous les jours. Pourtant, tu as tout fait pour t'enfermer dans cette stupide rengaine. Pour pouvoir éviter toute autre responsabilité. Pour ne plus avoir à raser les murs de cette effroyable foyer que tu as lâchement abandonné entre les mains de cette pseudo épouse. Parce qu'elle n'en porte que le nom, mais n'en assume aucunement le rôle. Un mariage miséreux, bon qu'à mettre de la poudre aux yeux. Un mariage de tromperie, juste bon à berner tout le monde et vous en premier. Un mariage à caractère matériel, pour rendre les choses plus confortables, comme quand on décide de souscrire une assurance pour la sécurité. Ce n'est rien de mieux qu'un contrat, une signature sur un papier, un accord sans intérêt. Peut-être que pour d'autres ça aurait pu fonctionner. Peut-être que pour d'autres ça aurait tout réparer. Malheureusement, vos deux coeurs disloqués n'ont pas réussi à se raccommoder. Au lieu de se soigner, ils n'ont fait que s'écorcher jusqu'à ne devenir que poussière. Des petits bouts de vous complètement asséché. Des organes atrophiés, qui n'ont plus que fonction purement biologique, même plus psychique.
Tu ne ressens rien.
Tu ne vois plus rien.
Parce que tu n'as plus la force de luter contre elle. Parce que tu n'en as plus le goût, plus l'envie. Tous tes efforts se sont soldés par des échecs, comme si tout ce que tu pouvais faire pour elle ne pouvait trouver grâce à ses yeux. Pourtant, tu as renoncé à tout ce que tu étais. Tu as renoncé à tout ce que tu as fait. Tu es devenu celui que tu aurais toujours dû être à ses yeux. Celui que tu pensais qu'elle voulait que tu sois. L'homme captif, qui ne cherche pas un semblant de bonheur corporel ou affectif ailleurs. L'homme généreux, qui pense que le bonheur se vit à deux. L'homme soigneux, qui fait passer les priorités de sa tendre aimée avant les siens. Puis comme une coquille elle s'est refermée. Elle a préféré garder son coeur enfermé à double tour avant de jeter la clé. Elle est devenue aussi austère qu'un meuble dans ton quotidien. Une femme objet dénué de tout sentiment, qui n'attire même plus l'intérêt par sa présence, ni par ses mots, ni par ses gestes. Elle est là, sans l'être. Comme un fantôme qui se traine un peu plus chaque jour. Une carcasse vide, livide, pale et translucide. Une ombre, qui porte plus d'intérêt à te torturer et à s'autodétruire plutôt qu'à t'aimer et à bien se relever. Elle a chuté dans ton estime, comme elle a régressé dans sa propre vie. Elle est revenue au stade de gamine inconsciente, qui s'acharne à flirter avec l'interdit, comme pour se prouver qu'elle en a encore la capacité malgré le temps qui s'est écoulé.
Tu as préféré renoncer.
Tu as préféré y échapper.
Le travail encore et toujours, comme seul exutoire, comme seul échappatoire. Des mots et des numéros, alignés les uns à côté des autres, les un au-dessus des autres, sur des misérables papiers. Même quand la nuit tombe, tes journées ne se terminent jamais. Il n'y a que le décor qui change, passant de ton bureau à ta chambre, de ta chambre à ton bureau. Un parcourt trop connu désormais. Tu ne fais même plus attention au reste, comme s'il n'y avait que ça autour de toi. Une bulle aseptisée, un cocon sans aucune saveur de sécurité. Il n'y a que les nombres, annonciateurs de sommes outrageusement astronomiques qui matérialisent un tant soit peu le temps qui s'écoule pour toi. Plus ils augmentent, plus la nuit sera paisibles. Plus ils baissent, plus ton sommeil sera réduit. Un sommeil devenu une option. Un luxe qui ne s'achète pas, qui ne se réclame pas. Une commodité à laquelle tu as renoncé docilement, qui t'assure un tant soit peu de ne plus rien avoir en commun avec la vipère qui te sert d'épouse. Un épouse encore absente en cette soirée, pour ton plus grand plaisir. Une absence bien trop éphémère à ton goût.
Elle est là, dans le coin de la porte.
Elle est là, mais tu l’ignores.
Les yeux rivés dans des contrats aux valeurs mirobolantes, tu pries intérieurement pour qu'elle s'éclipse rapidement et te laisse en paix avec toi-même. Qu'au mieux elle aille au diable ou au pire qu'elle retourne se poudrer le nez dans une boîte trop branchée de Manhattan. Au lieu de ça elle juge plus judicieux de se joindre à toi, comme si tu avais le temps, si ce n'est l'envie de lui parler, de l'écouter, de la voir. Tu ne quittes pas tu regard les pages qui s'étalent devant toi, relisant plusieurs fois les mêmes lignes pour ne pas daigner la considérer. Peut-être qu'à force d'ignorance, elle finira par se lasser et par disparaître de ta vue. Au lieu de quoi elle se joint à toi, comme si tu l'avais invité silencieusement. Ton corps se raidit, tes mains se crispent autour des feuilles que tu tiens dans tes mains, tes yeux se ferment avec instance. Ses paroles t'exaspère et dans un soupire tu rejettes tes papiers devenu soudainement trop envahissant. Comme elle, comme cette chambre, comme cet appartement, comme ce boulot, comme cette ville, comme cette vie. Ça sonne tellement faux à ses lèvres, tellement ridicule, presque comme une injure crachée volontairement pour blesser. Même avec toute ta bonne volonté, y faire abstraction est devenu impossible. T'es yeux s'ouvrent à nouveau. Tes doigts amaigris les rejoignent maladroitement, comme pour les libérer du voile qui les a trop longtemps recouvert. Une pellicule de sommeil, trop faible pour parvenir à ses fins. Rejetant son rire qui t'horripile, ses paroles désobligeante, tu soupires en secouant la tête, daignant enfin lui accorder un regard. « Qu'est-ce que tu veux ? T'as trouvé personne d'autre à emmerder ? Ça va aller, très peu pour moi. » Tu grognes, rassemblant tout ce qui peut trainer sur le lit autour de toi pour les déposer sur la table de chevet d'un air lasse. Tu rejettes ensuite le drap pour t'en extirper, trainant ta carcasse trop épuisée par ton rythme de vie. « Tu me rendrais vraiment service en retournant d'où tu viens. » Tu lui tournes le dos, t'appliquant à l'ignorer ostensiblement pour aller chercher ton portable dans la poche du pantalon qui traine sur la chaise de ton bureau. Les dernières notifications qui concernent encore et toujours la même chose, te semble soudainement plus intéressante que sa présence. A force de jouer à ce jeu malsain avec toi, elle a fini par te dégoûter, par t'insupporter. Même lorsqu'elle montre un semblant de volonté pour se rapprocher, ça sonne toujours aussi maladroit, aussi faux, aussi involontaire. Comme si elle avait quelque chose à réclamer, simplement par intérêt. Alors tu te refermes, tu t'éloignes, trop fatigué pour chercher à luter. C'est plus facile de la repousser pour te protéger, pour pas la laisser insinuer son venin un peu plus qu'il ne l'est déjà. De nouveau elle disparaît peu à peu à tes yeux, se confondant avec le reste de la pièce, se fondant dans le décor comme à chaque fois. Tellement transparente que tu reprends ton train de vie comme si de rien n'était, retournant chercher tes fameux papiers aux quels tu te raccroche sans cesse pour faire croire que tu es trop occupé. En retournant près d'elle, tu repousses machinalement ses chaussures du pied, rageant intérieurement qu'elle puisse s'étaler dans ce peu d'intimité que t'offre ta chambre. T'aimerais en faire de même avec elle, la bazarder dehors avec tout ce qui lui appartient. Qu'elle ne puisse plus t'atteindre. « Bon aller, tu vois pas que tu me déranges ? J'ai autre chose à faire que de t'écouter déblatérer des conneries, vas te coucher, je sais pas, fais ce que tu veux, mais laisse-moi. » De nouveau tu te risque à la regarder, même si sa vision est aussi brûlante que le soleil dans les pupilles de bon matin. T'es méprisant et dur, comme elle peut l'être avec toi. Réellement désireux de la voir filer par la porte.
Au fond de toi, il y a bien une petite partie qui regrette tout ça.
Au fond de toi, il y a bien une petite partie qui voudrait la prendre dans ses bras.
Sauf que tout ça ne fait plus parti de vous. Tout ça n'est plus pour vous. C'est moins douloureux d'y renoncer quand tu sais que ça vient de toi, plutôt que d'être obligé d'accepter sagement ce qu'elle s'acharne à t'imposer.
© GASMASK
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Angelica DeMichelis

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MessageSujet: Re: 'Cause you and I, we were Born to die (Elijah) [terminé]   'Cause you and I, we were Born to die (Elijah) [terminé] EmptyDim 5 Avr - 3:54

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Sometimes you miss the memories not the person -
Ton cerveau commande un sourire à tes souvenirs, mais le message a dû se perdre en route. À vivre trop longtemps avec un bunker à la place du coeur, tu t'es habituée à l'obscurité. T'essayes même plus de t'en échapper, tu t'y sens bien, comme si ça avait quelque chose de rassurant parce que familier, à l’abri de toute déception puisque fermé.
Il se plaint, râle, sa voix cogne dure à tes oreilles pour te faire comprendre son exaspération, sa fatigue, sa lassitude. L'une ou l'autre t'apportent la même satisfaction. Tu n'as que faire de ses vaines revendications, tu es ici pour exiger, parasiter, blesser.
Glacial. Pire que glacial, tu sens la colère vibrer dans sa gorge, le fureur au bout de ses doigts crispés sur ses feuilles de statistiques. Tu ricanes de plus belle en réaction à ses derniers mots et ton regard se dérobe au sien, tu te laisses tomber sur ses draps, le corps à ses pieds et les yeux au plafond, tes bras tendus au-dessus de ton visage tu te remémore la soirée agitée que tu viens de passer et souris à cette image « Est-ce que ta soirée a été bonne ? » Tu tires sur la corde, parce qu'il te demande expressément d'arrêter ce petit manège.
D'autres gens à torturer tu as plein en effet mais tu n'y trouves aucun intérêt, le plaisir que tu retires de la souffrance que tu lui infliges est bien plus libérateur. Tu connais Eli, tu le connais mieux que personne et l'inverse est sûrement vrai, alors tu sais pertinemment que sa nuit fut un doux calvaire, ses insomnies lui menant la vie dure dès que le soleil se couche. Tu t'en serais sûrement inquiétée.
Autrefois.
Désormais plus ses nuits sont douloureuses plus les tiennes sont douces.
Tu ne pensais pas qu'un jour vous en arriveriez là. A ne plus supporter la présence de l'autre, à' l'ignorer ou bien la haïr. Tu as toujours été cette garce sans cœur qui vole celui des autres à défaut de pouvoir supporter le creux à la place du sien, mais tu n'aurais jamais deviné que ta plus belle destruction se trouverait face à toi. Peut-être es-tu condamnée à effriter ceux qui t'importent le plus.
On finit toujours par ressembler à ce que les autres pensent de nous.
Et irrémédiablement t'as fini par ressembler à cette coquille vide que tout le monde voyait en toi.
Le vide, justement. On ne peut pas le décrire.
Juste ses effets.
Te raccrocher à ta vie de déboires. Impuissance. Envie de passé. Tout recommencer, éviter les erreurs, quelles erreurs ? Voué au vide ? Écrit. Destin. Et toutes ces conneries. Le moindre geste est pesant.
Les yeux rivés au sol. L'indifférence à tout. Haïr les objets. Haïr les gens. Haïr sa propre personne, en venir par ne même plus s'assumer.
Se distraire, prendre un bouquin, regarder un film, sortir, dépenser, sursis pendant une heure ou deux, puis replonger. Tourner dans l'appartement tourner sans but.
Retourner dans New-York.
Ces façades immuables qui abritent tant d'amours bon marché, ces existences grouillantes qui te dégoûtent.
Le vide en ce moment, et toutes ces journées vides qui t'attendent et rien n'a d'importance, et pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Et pourquoi n'aime-t-on plus rien, quand on n'est plus aimé ?
Vous passez votre vie à vous demander si ce qui vous arrive est important ou pas.
Et vous comprenez toujours trop tard.
Tard. Il est tard ce soir. Comme tous les autres soirs. Comme tous les autres jours, de tous les autres mois depuis deux ans. Trop tard. Pour regretter, pour changer, pour reculer, pour effacer, recommencer. Autrement, mieux.
C'est un vacarme constant à l'intérieur de toi, ressasser encore et encore, ce que tu aurais pu dire, ou faire, ou refaire. Un geste, un mot. Quelque chose. C'est le dégoût dans la bouche quand t'es à côté de lui, à devoir supporter ses reproches dans les yeux, dans la voix, au bout des doigts. Parce qu'il n'a pas eu à dire ou faire. Parce qu'il n'était pas là. Il n'est jamais là. Même maintenant, à cet instant, son corps est présent de façon matérielle, presque irréelle mais tu sens bien qu'il s'échappe, se soustrait à ce moment, aux tourments que tu tentes de lui infliger. Il s'oublie, et renie. Ça te donne envie de lui en coller une.
Lui rendre service ? Tu arques un sourcil à cette remarque tout en te redressant sur tes coudes. Depuis quand es-tu là pour lui rendre service ? Pour lui faciliter quoi que ce soit ? Ton seul but, ton seul loisir dans cette existence morne où il t'a enfermé est de lui rendre la vie la plus compliquée qui soit. Plus il t'indique la sortie plus tu t'éternises. Il meurt d'envie que tu le laisse en paix, mais c'est cette paix que tu lui refuses, tu lui interdis toute forme de bonheur ou d'apaisement, ses moindres moments de sursis sont pour toi comme du sel sur des plaies ouvertes.
Pourtant tu as ce que tu désirais tant, cet homme qui n'est plus que l'ombre de lui-même, qui s'oublie, se transforme, façonné par les bourreaux de sa vie, tu en fait partie assurément mais se sont ses chers géniteurs qui t'ont mis la faux dans les mains. Tu as ce que tu voulais oui, tu peux constater jour après jour combien son visage se creuse, ses traits se durcissent, son sourire s'efface, sous tes coups, tes manipulations, tes intentions plus tranchantes que des lames de rasoirs.
Mais il résiste, se débat. Tu peux percevoir cet espoir, cette joie nouvelle qui luit encore quelque part et ne vient pas de toi. Tu ne parviens pas encore à mettre le doigt dessus mais c'est juste là, ça te nargue, ça t'oppresse, c'est une morsure inattendue qui te marque malgré elle.
Il essaye de la dissimuler, de la cacher, la préserver de tes doigts destructeurs, tu la saisirais et la briserais en deux comme tout ce qu'il a un temps soit peu aimé depuis un an.  
Il se relève et tes yeux le suivent à la trace, ils exigent une réponse, un semblant d'attention, ils brûlent sa peau en réclamant un retour car tu sais pertinemment qu'il s'efforce de les fuir. Plus il s'obstine, plus tu t'efforces de renforcer leur emprise. Son regard finit par croiser le tien une fraction de seconde, si rapidement  que tu as à peine pu te délecter de sa détresse. Il te fuit comme à son habitude et cela ne fait qu'accentuer ta colère, étrangement celle-ci se traduit par un rictus ironique qui se dessine au coin de tes lèvres. Toi non plus. Tu n'arrives plus à sourire.
Ta seule source de contentement est la souffrance d'autrui. Ta seule façon de sourire est presque carnivore cherchant à dévorer la moindre parcelle de bien-être errant dans les environs.
Le laisser ? Mais quelle drôle d'idée a-t-il eut là.  « Ô mais pourquoi diable partirais-je, tu es d'une si douce compagnie... » Tu ne saurais même plus dire si cela est un odieux mensonge ou la simple et pure vérité. Douce compagnie car son être semble encore plus rongé que le tien et cette pensée est presque réconfortante, ou si affreuse présence car il te répugne autant qu'il te déteste.  « Tu es complètement crispé.. Je crois que tu travailles trop. Tu devrais rentrer plus souvent à la maison » Insistant lourdement sur le terme maison tu te fais de plus en plus joueuse ce soir, joueuse et mauvaise parce qu'il préférerait que tu te contentes comme à ton habitude de te coker en silence dans un coin de ta chambre pour qu'il puisse mieux faire comme si tu n'existais pas.
Il n'y a pas de maison ici, pas de foyer, pas de réconfort. Rien que des reproches silencieux que vous vous balancez au visage à tour de rôle. Son travail est son seul échappatoire, et s'il ne t'apportait pas tout cet argent dont tu jouis à ta guise, tu te ferais un plaisir de le lui arracher également.
Croisant les bras sous ta poitrine un brin agacée tu te relèves à ton tour pour venir écraser ta cigarette dans son cendrier et lui retirer son jouet interactif des mains.  « Tu parles à une de tes amantes ? » Ricanes-tu son portable dérobé, geste qui tu sais va provoquer ses foudres, tu t'amuses à faire défiler ses messages plus ennuyants les uns que les autres. Se noyer dans son travail n'est plus seulement une expression pour ton cher mari, il suffoque littéralement dedans, t'es presque sur qu'un peu plus et tu pourrais faire sortir des tableaux de chiffres de ses poumons.  « Étrangement j'avais raison, Louka et toi ne vivez que pour ce job. Tu sais, c'est lui que tu aurais dû épouser puisque visiblement vous êtes en contacts 24h sur 24h. Tu aurais assurément été plus satisfait de la transaction. » Parce que c'est cela que tu as été au final. Une transaction entre sa famille et la tienne.
Il est vrai qu'il aurait été plus épanouie avec n'importe quelle autre personne.
Le Ciel et l'Enfer, c'est sur terre que vous les vivez. Parce que vous avez une conscience. Et que la conscience fabrique du remords et que le remords empêche de vivre. Tu récoltes ce que tu as semé de ton vivant. Tu paies sur terre, un point, c'est tout.
Lui aussi.
S'il a été un jour un bref aperçu de ton Paradis, tu es aujourd'hui son Enfer.


 
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Elijah Morrison

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MessageSujet: Re: 'Cause you and I, we were Born to die (Elijah) [terminé]   'Cause you and I, we were Born to die (Elijah) [terminé] EmptyDim 5 Avr - 15:15

born to die

Don't make me sad, don't make me cry Sometimes love's not enough When the road gets tough I don't know why Keep making me laugh, Let's go get high Road's long, we carry on Try to have fun in the meantime. Δ Lana Del Rey.

Pourquoi ce soir ?
Pourquoi maintenant ?
Tu t'es sagement retranché dans ta cage pour lui laisser tout le reste de cet empire que tu as battit pour ses beaux yeux quand il y avait encore un semblant de quelque chose entre vous. Tu t'es effacé pour ne pas l'encourager à venir te confronter. Tu t'es fait discret, t'écrasant pour lui laisser la satisfaction de ne pas te voir. Comme toujours, tu as essayé de disparaître un tant soit peu, pour qu'il n'y ai plus qu'elle entre les murs de cet appartement beaucoup trop grand. Jamais elle ne renoncera, jamais elle ne se lassera de se jouer de toi. Comme s'il n'y avait plus que ça pour rythmer sa vie. Ce jeu malsain où elle s'applique à faire de ta vie un enfer, sans même prendre le reste en considération. Tu n'es plus qu'un jouet entre ses doigts crochus qui te retiennent un peu plus à chaque jour que tu t'éloignes. Tu n'es qu'un jouet sans vie qui se laisse balayer par ses remarques désopilantes. Elle est peut-être devenu une femme objet, qui ne sert plus à rien, qui ne se remarque plus que par sa méchanceté, mais dans le fond ta propre personne a fini elle aussi par se fondre dans le décor. Elle est blessante et irritante, cherchant le moindre point faible pour rire de toi, mais cette nuit c'est bien trop loin de toi. Même son rire qui fait soudainement d'elle une enfant terriblement terrifiante, va se perdre contre les murs, glissant sur toi sans t'atteindre véritablement. Elle devient étouffante, gênante, angoissante à rester là, comme si elle pouvait se soucier de toi. Elle ne fait que se délecter de ta misère, celle que tu veux bien laisser paraître à ses yeux en priant pour qu'elle finisse par avoir pitié et qu'elle se décide enfin à stopper son sale manège. Au lieu de quoi elle insiste, comme toujours, réclament un peu plus à chaque fois. Elle ne se nourrit plus que de ton malheur désormais, te faisant largement payer tous les tords que tu as pu avoir par le passé. Son ironie mal placée te prend à la gorge pour te donner la nausée. Comme si elle pouvait vraiment soucier de savoir si ta soirée s'est bien passé, elle qui porte encore les effluves d'une nuit de débauche. L'adultère en diadème, ses dépenses extravagantes en bagues à plusieurs carats, la coke consommée en masque de beauté. Elle te répugne avec son culot monstrueux de venir exhiber sa petite vie sous ton nez. La colère commence à monter, te réduisant au silence. Tu ne préfères même pas répondre à son affront, ça finirait de lui faire plaisir de te voir te défendre comme un forcené contre sa méchanceté.
Tu préfères renoncer devant elle.
Tu préfères te soumettre à elle.
Qu'elle cesse au moins une fois de se battre avec toi. Qu'elle laisse au moins une fois ton coeur à l'agonie et ton corps meurtri par son ignorance, en paix. Qu'elle cesse de vouloir marcher sur toi avec ses gros sabots lourds de haine pour venir terrasser le petit morceau de toi qui tente encore de rester debout sous son égoïsme. Tu ne sais même plus pourquoi elle en est réduite à ça. Les jours passés, ceux où il y avait encore un semblant de sincérité ont fini par disparaître. Vous les avez laissés loin derrière, tellement loin qu'il est désormais impossible de les retrouver. Vous avez dépassé le point de non retour. La frontière qui vous sépare est aujourd'hui gardée par une forteresse tellement solide que même de sincères efforts ne parviendraient à la faire s'écrouler. Les seuls efforts qu'il vous reste ne sont bons qu'à creuser un peu mieux le fossé qui vous sépare, pour vous éloigner un peu plus jusqu'à ce que la présence de l'autre devienne suffisamment obsolète pour que la séparation se fasse de manière naturelle. Malgré ça, tu ne sais même pas si tu en serais capable. Même sous le poids de la rancoeur qu'elle fait naître en toi, tu ne sais pas si tu serais capable d'y renoncer pour de bon. Pourquoi ? Parce qu'elle est tout ce qu'il te reste aujourd'hui. Tout ce qu'il te reste de cette vie d'avant, celle où tous ce quotidien actuel ne faisait pas encore parti de toi. Cette vie, pourtant si misérable de fausseté, faisait de toi un homme un tant soit peu heureux. Parce que vous étiez encore tous unis, un pour tous et tous pour un. Ce genre de connerie passaient sur vous comme le vent, sans aucune incidence. Vous vous entre-tuiez aussi, comme aujourd'hui, mais ensemble, les un avec les autres, les un contre les autres et c'est ce qui vous rendait plus fort encore.
Mais il est parti.
Mais il a tout emporté avec lui.
Comme si votre histoire ne pouvait avoir de sens sans cette pièce du puzzle. Comme si vous deviez forcément être trois pour que l'équilibre soit. Il a pris son pauvre coeur meurtri avec lui, la réduisant à si peu de choses. Il t'a abandonné, te laissant seulement des apparences pour te consoler. Il s'est tué et vous avec, sans que vous ne puissiez protester. Tout est mort désormais, réduit en poussière, enseveli sous des tonnes de terre. Mais toi, tu n'as pas demandé ça, tu ne voulais pas qu'il fasse ça de toi. Qu'il veuille jouer égoïstement avec sa misérable vie, c'était son choix, pas le tien. Alors à quoi bon pleurer sur son sort éternellement, à quoi bon le plaindre et s'acharner à vouloir le faire vivre continuellement ? Dans le fond il n'est pas parti, il est toujours là quelque part à guetter dans un coin, ricanant bien fièrement de vous voir vous entre-tuer comme des animaux galeux. Il est dans ces objets qu'elle garde précieusement dans sa chambre, il est dans ses yeux, il est dans sa peau. Il est dans son coeur, trônant fièrement à la place qui devrait être la tienne aujourd'hui. Qu'il disparaisse à l'instar de ta passion pour elle. Qu'il s'efface peu à peu pour te laisser enfin à l'instar de ce que tu croyais être un amour véritable.
C'est faux.
Comme tout ce qu'il y a ici, c'est faux.
Comme ses sourires, comme son ironie, comme son corps en charpie qui tente encore de faire croire que tout va bien. La colère grimpe sournoisement à l'intérieur de toi à mesure qu'elle s'éternise pour te balancer généreusement son hypocrisie. Elle ne baissera pas les bras aussi rapidement, c'est évident, mais l'ignorer s'avère de plus en plus difficile alors qu'elle s'amuse avec tes nerfs. Son semblant de soucis à ton égard, comme si elle pouvait vraiment en avoir quelque chose à faire. Intérieurement tu implores qu'elle se taise enfin une bonne fois pour toutes. « Ça a au moins le mérite de m'épargner ta présence. » Les yeux toujours collés à ton écran de téléphone, s'appliquant à ne pas croiser ses yeux. La regarder reviendrait à dire que tu le penses sincèrement, mais au fond de toi ce n'est qu'une veine tentative de plus pour ne pas crouler sous le poids de son acharnement. Bien sûr que t'aimerais rester ici plus souvent, avec elle. Bien sûr que t'aimerais parler plus souvent, avec elle. Bien sûr que t'aimerais retrouver ce qu'il y avait avant, avec elle. Tant de regrets inavoués, qu'elle risquerait de réduire à néant si tu te risquais à lui dire. Elle ne mérite pas ta considération. Elle ne mérite plus. Pas quand elle prononce ce genre de mots avec une certaine décontraction voilée d'amertume. Ça sonne si vulgairement dans sa bouche, comme une insulte proférée avec férocité. Il n'y a ni maison, ni famille, ni quoi que ce soit. Seulement le néant. Seulement du vide. Elle-même n'y crois plus, c'est seulement pour enfoncer le couteau dans la plaie et se délecter de la douleur que ça peut causer. Tu l'ignores, laissant ton esprit voguer de messages en messages jusqu'à ce qu'ils disparaissent dans sa main. Son geste, ses mots, son mauvais rire te font littéralement bouillir. Tu as beau tenter une manoeuvre de récupération, c'est un échec sous sa détermination. Tu fulmines de la voir t'arracher ce petit peu de vie qu'il te reste. Ce petit peu de secrets. Dans cet empire matériel, il n'y a plus que ça qu'elle n'a pas encore pollué. « Arrêtes tes conneries bordel ! » Tu craches sans même retenir ta colère, pour une fois. La fatigue et son obstination ont eu raison de ta patience. Il y a des choses dans cet insignifiant objet qui se doivent de rester loin de ses yeux. De petits bouts de rêves, de petits bouts de souvenirs, de petits bouts d'espoir qu'elle ne doit jamais trouver. Alors malgré toi tu te risques à fondre sur elle pour attraper ses poignets l'immobilisant dans son élan, pour l'assoir de force sur le lit en la coinçant sous ton poids. Tu finis par lui arracher des mains le petit bijou de technologie qui laisse désormais voir trop de choses. Comme cette photo d'elle, vieux souvenir d'un temps où elle n'était pas encore aussi rongée. Tu verrouilles vite tes secrets, comme tu verrouilles ta colère une fois tout ça bien loin de sa portée, balancé sur le lit. « C'est sûr que tout ça, c'est plus excitant que ce qui se passe ici, que toi, c'est moins contraignant aussi. » Ton regard glisse sur elle, méprisant. Une moue de dégout se dessine sur ton visage, répugné par l'image qu'elle peut renvoyer d'elle. Puis c'est un sourire qui prend place, étrangement plus réussi que tu l'aurais imaginé. Tu ne sais même plus comment sourire avec elle, ça fait trop longtemps que ça ne t'es plus arrivé. Ça suinte l'hypocrisie à l'instar de ceux qu'elle t'offre sans cesse. « Effectivement, j'ai malheureusement signé pour le mauvais investissement, on m'a mal vendu le produit, ça rapporte plus rien. » Tu pouffes comme un crétin, la narguant ostensiblement d'assurance à quelques centimètres d'elle. Elle n'est plus qu'une babiole d'occasion, qui a déjà trop servi, qui n'a plus rien à offrir. Elle est surfaite et désuète. « T'es devenue tellement... Sérieusement Angie... » Un semblant de sérieux retrouvé, tes doigts vont maladroitement frôler sa joue alors que ta phrase reste en suspend. Comme si tu touchais un mur. Quelque chose de froid, dur et sans vie. Ça fait mal de constater, d'être là aussi proche pour être spectateur d'une telle défaite de sa part. Elle qui est si combative contre toi, pourtant elle a perdu toute ferveur contre tout le reste. Tes doigts prennent possession de son visage pour t'assurer qu'elle te regarde. Hésitant encore un peu, comme s'il y avait un faible espoir quelque part. « Barre-toi. » Le ton ferme et autoritaire, tu ne veux pas qu'elle se fasse prier encore une fois. Ta main repousse son visage, repousse son corps, repousse sa haine, repousse tout ce qui émane d'elle. T'es résigné, dégouté et machinalement tu la relâches enfin pour te redresser et emporter avec toi les papiers qui pouvaient trôner sur la table de chevet, replongeant dedans par automatisme jusqu'à ton bureau. Ton portable pour t'accompagner, tu retrouves ta bulle numérique, essayant de nouveau de faire abstraction de sa présence.
T'es tendu.
T'es perdu.
Tu bous à l'intérieur, les mains tremblantes s'agrippant désespérément à ce qu'elles tiennent, comme si ça pouvait t'éviter de chuter. Tu vendrais ton âme pour une ligne de poudre, pour voir tout ça s'envoler dans un nuage de flocons toxiques. Pour peu qu'un semblant de sérotonine ou d'adrénaline viennent effacer tout ça. Tu la déteste de faire de toi son pantin, de manier tes humeurs avec agilité, entre amertume et haine. Tu la hais de rechercher sans cesse le monstre que tu t'es borné à laisser derrière toi. Tu la hais de refuser égoïstement le bonheur en lessivant ton coeur. Tu la hais de s'être laissé désirer, d'avoir fait de toi ce misérable chien qui se raccroche sans cesse aux faibles petits morceaux qu'elle veut bien te donner. Tu la hais de t'avoir laissé l'aimer un jour.
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Angelica DeMichelis

Angelica DeMichelis

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MessageSujet: Re: 'Cause you and I, we were Born to die (Elijah) [terminé]   'Cause you and I, we were Born to die (Elijah) [terminé] EmptyLun 6 Avr - 20:48

Don't make me sad, don't make me cry
Sometimes love is not enough and the road gets tough
I don't know why


'Cause you and I, we were Born to die (Elijah) [terminé] Superthumb


Sometimes you miss the memories not the person -
« Ça a au moins le mérite de m'épargner ta présence. » A ces mots tu éclates de rire de plus belle, un rire qui redouble d'amertume et de cruauté, un rire faux, sonore, irritant à en faire grincer des dents. Tu ne sembles pas vexée et tu ne l'es d'ailleurs pas, bien au contraire il t'apporte ce que tu désires sur un plateau, la reconnaissance de son enfer à tes côtés, une situation qui devrait t'écorcher vive mais qui te fait à peine sourciller tant elle est recherchée par tes coups bas et tes mots blessants.
Tu le prends en otage dans cette vie qui ne vous ressemble plus, l'empêchant de rester mais te refusant à desserrer ton emprise, à lâcher la bride, ouvrir la cage. Tu te sens prise au piège dans cette existence guindée et t'as égoïstement décidée de l'enfermer avec toi.
Si tu ne peux pas partir alors lui non plus.
Si tu dois souffrir alors qu'il souffre encore plus, deux fois plus, toujours plus.
Peu importe ce qu'il pourra te balancer au visage, les obstacles qu'il essaye de dresser sur ton passage tu surenchéris et n'as de cesse d’accroître ton ingéniosité pour le mettre à terre.
Non.
Plus bas que terre.
T'aimerais l'écraser comme un sale petit cancrelat sous tes talons aiguilles. Cette nuit n'est qu'un calvaire de plus que tu lui infliges, sûrement pas le plus douloureux, le plus intense et scabreux, seulement un doux rappel de ce qui l'attend pour les jours à venir, et les mois à venir, et les années encore après.
Tu ne parviens même plus à te souvenir de ce que tu voyais chez lui autrefois en le regardant, ce qui t'a amené ici et pourquoi et comment, c'est peut-être ça le plus tragique, vivre dans l'Avant sans réussir à ressentir les sensations qui accompagnaient ces moments. Les sentiments.
Quels sentiments ?
T'as presque l'impression qu'ils n'ont jamais existé. Il les nie et les oublie et tu transformes en haine viscérale tout ce qui vous a un jour lié.
Ce n'est pas seulement vous. C'est avec tout. Tout le temps. Ce refoulement. Il pense peut-être que s'il cache sa souffrance, s'il garde ses sentiments ils disparaissent.
Et dans un sens, c'est vrai : ils sont invisibles donc ils n'existent pas.
Puisque vous vivez dans le monde du visible, du vérifiable, du matériel.
Votre douleur n'est pas matérielle ; elle est occultée.
C'est ce que tu lui reproches de façon si peu aimable, à peine camouflée. Ces œillères plantées devant ses yeux, sa lâcheté. Sa fuite. Peut-être au fond que tu crèves injustement de jalousie, envieuse de le voir se départir de ce passé que tu traînes à ta cheville comme un boulet. Envieuse de le voir s'épanouir ailleurs, autrement, ou du moins s'échapper. Tu n'as pas d'échappatoire, jamais. Tu portes avec toi le poids de tes regrets, de tes erreurs, ta colère te consume à défaut de pouvoir s'estomper, elle se nourrie de la moindre parcelle de peau, de ton âme, tu préfères la laisser creuser sa place pour qu'elle puisse évincer celle occupée par la culpabilité et la détresse.
Tu parles de foyer avec ironie, crachant ton venin à son visage déjà trop fatiguée par sa journée d'automate, réglée à la minute près. Tu pourrais lui accorder un peu de répit, un peu de paix, une pause dans ce quotidien qu'il s'efforce à entretenir pour tu ne sais même plus quelles raisons.
Ses géniteurs ? Faire la fierté de ces personnes qui ne vous ont jamais reconnus, jamais aimé pour plus que ce vous deviez représenter, de pâles copies de leur propre réussite.
Toi ? Cette pensée même est absurde, il ne peut plus faire ton bonheur depuis bien longtemps et l'envie n'est même plus présente, le fait même de te supporter à ses côtés est un exploit que tu cherches à rendre plus compliqué à accomplir à chaque fois.
Lui ? Il n'a jamais été aussi misérable, insipide, réduit à néant dans une enveloppe qui ne lui ressemble pas, un pantin entre les doigts agiles des grands, un épouvantail en costumes trois pièces et manières travaillées mais feintes, et s'obstiner dans un rôle qui ne lui convient pas et ne lui a jamais convenu.
Où est le gars qui riait pour un rien, qui hurlait pour un rien, qui disait oui, qui disait non sans savoir pourquoi et qui fumait un peu tout et n'importe toi, qui se poudrait le nez avec toi, qui partageait une passion étouffante mais enivrante avec toi. Qui était avec toi. A toi. En toi. A présent tu te sens tellement vide que tu n'arrives même plus à percevoir sa présence. Autrefois tu te sentais infectée par lui, comme une maladie incurable dont tu ne voulais même plus te défaire et puis... C'est parti. Ça s'est évaporé par tous les pores de ton épiderme comme de la fumée, un nuage toxique d'amour instinctif qui s'est volatilisé par ton cœur, s'échappant, coulant de tous les côtés sans possibilité de le rattraper. Ça brûlait ta gorge, ça polluait ta bouche pour pourrir tes mots et les faire rebondir pour lui avec cette sonorité si cruelle.
Tu ne te sens pas guéris pour autant.
Comme vaccinée, le virus tapis dans l'ombre parce que trop habitué à être rejeté.
Le jouet entre tes doigts graciles tu t'amuses à t’immiscer dans son intimité, tu as toujours adopté ce comportement intrusif et contrôlant mais ce n'est plus une curiosité espiègle qui te pousse désormais mais une mesquinerie à toute épreuve, tu te moques, tu agaces, tu pousses encore et encore jusqu'à obtenir une réaction. Elle ne tarde pas à venir l'homme se ruant sur toi pour récupérer l'objet vital prolongement de son bras. Il te force à lâcher prise, tu te débats à peine bien trop comblée par l'énervement que tu as provoqué, t'ignorer devient de plus en plus difficile, la tâche se fait ardue lorsque tu enfiles ton plus beau masque de harpie à l'affût de la moindre faiblesse à exploiter, du moindre espoir à éradiquer et balayer d'un geste vif. Tes félonies au bord des lèvres il n'entend pas comme le nom de Louka sonne étrangement entre vous, la douceur avec laquelle tu entoures les lettres et les pensées vengeresses qui accompagnent les mots.
Il a beau te renvoyer tes horreurs au visage comme un boumrang elles glissent sur toi sans pénétrer la cuirasse d'hypocrisie et d'insensibilité que tu t'es forgée. Tu ne le fais même plus exprès, t'es plus qu'un iceberg qui gèle la moindre petite chose pouvant t'atteindre, le moindre regard, la moindre parole. Trop dur. Trop froid. Et comme s'il le lisait il vient souligner avec agilité tout l'éclat que tu as perdu, ce que tu es devenue. Rien. Une sorte de grand trou noir sans lumière et sans fond.
Malgré ta froideur sa main effleurant ta joue te fait l'effet d'un choc électrique qui file le long de ta colonne vertébrale.
Parce qu'il ne te touche plus.
Jamais.
Comme si t'étais un déchet radioactif qui risquerait de le contaminer au moindre contact. Comme si la caresse seule devenait brûlante, pénible, atroce. Un visage endolori qui se remet en éveil et se rendort aussitôt ses doigts reculés.
Non tu ne partiras pas. Tu ne lui donneras pas telle satisfaction. Tu ne rendras pas les armes comme il le réclame. Ses mots sont violents, ses gestes brutaux et son exaspération ne peut t'échapper tant ses mains tremblent sur ses feuilles vident de sens. Pourtant ta seule réponse est de rire encore et toujours puisque rien de tout ce qu'il peut te dire ne t'écorche. Tu dois sans cesse te moquer de tout, faire des pirouettes avec les mots, disparaître derrière un éclat de rire ; c'est une manière de prendre tes distances avec le désespoir, de le traiter par le sarcasme  « Ah oui j'oubliais... A quel point cet endroit aseptisé n'était plus assez excitant. » Siffles-tu en faisant quelques pas dans l’habitacle, caressant du bout de l'index le couvre lit tu te tournes ensuite vers lui, fixant son dos intensément comme si tu pouvais le percer d'un simple regard et le trouer de l'intérieur  « On t'a menti sur la marchandise c'est vraiment révoltant, d'un autre côté, quand on fait un achat compulsif il est normal qu'on soit tôt ou tard déçu. Quel manque de réflexion. Finalement ce n'est qu'un juste retour de bâton. » Encore une fois t'enfonces le clou lui faisant remarquer à quel point il a mérité la vie misérable qu'il mène désormais, puisqu'il se l'est seul infligé. Il a toujours su à quoi s'attendre, quel genre de femme tu étais et quel genre d'épouse tu ne serais pas.
Ou peut-être pas. Peut-être s'attendait-il à autre chose de ta part, de la sienne également.
Excès de naïveté voilà pour quoi il est jugé. Non point jugé. Puni.  
 « Mais tu as raison, c'est normal de vouloir récupérer son « investissement » n'est-ce pas ? Je manque à tous mes devoirs conjugaux, il faut remédier à cela » Cette fois tu pousses la mascarade trop loin, ta théâtralité atteignant des sommets alors que défais la fermeture de ta robe et l'abandonne à tes pieds. T'avançant vers lui tu l'obliges à te regarder, saisissant ses épaules fermement c'est à ton tour de le soumettre et le faire s'asseoir sur son fauteuil de cuir pour mieux prendre appuis sur ses jambes et grimper sur lui, tes ongles jouent quelques secondes avec l'élastique de son boxer avant de venir effleurer ses tempes  « On est mariés non ? C'est ce qu'on est sensé faire. » Sensé oui parce qu'il n'y a que ça qui compte désormais. Les apparences, ce qu'on attend de vous ou pas. Ce qu'il faut montrer, cacher, balancer au visage des plus curieux puisque votre vie est devenue une vitrine constante pour la Société Morrison. Tu ne lui laisses guère le choix agrippant ses mains pour les déposer sur ton porte-jarretelles et les faire remonter jusqu'à ta taille  « C'est ce qui vous plairait monsieur Morrison ? C'est bien comme ça qu'on t'appelle maintenant non ? » T'as presque l'impression de t'adresser à son paternel. Elijah n'a jamais été cet homme et ça te dégoûte de voir qu'à présent il se complaît dans ce rôle, et de fausses courbettes en respect hypocrite ce travail l'a transformé en ce patriarche que tu exècres depuis toujours et qu'il avait l'habitude de rejeter lui aussi. Tes yeux plongés dans les siens tu ne parviens plus à le déchiffrer, il n'y a pas si longtemps tu pouvais lire en lui avec une facilité déconcertante mais il t'est fermé désormais, tu ne saurais pas dire comment c'est arrivé, à quel moment. Mais tu sais que c'est là. Impossible de franchir la barrière.
Ta bouche à deux doigts d'accrocher la sienne, tu peux sentir son souffle sur ta peau, son odeur s'imprégner dans ta tête et te rappeler des choses que tu préférerais savoir lointaines, proscrites.
C'est là. A quelques centimètres de toi. Il te suffit de t'approcher ne serait-ce qu'un peu pour y goûter, pour y céder. Néanmoins tu renonces, tu n'y arrives pas. Tu baisses les bras bien plus vite que tu ne l'aurais cru. Ton front appuyé contre le sien tu soupires, ne pouvant te résigner à le faire.
Cette volonté de le faire souffrir en duel constant avec le propre désarrois que tes actions t'apportent. Plus tu l'abîmes, plus tu t'abîmes. Et cette fois tu ne peux te résoudre à détruire encore plus, à donner un coup pour en recevoir un autre. A t'achever de ta propre main. Tu es ton fléau tu ne le sais que trop.  « Laisses tomber. » Tu chuchotes encore trop proche de lui pour reprendre ta parure de Némésis, tu finis par te détacher et te redresser, récupérant tes affaires au sol ton sourire d'ange déchu revient orner ton visage  « T'as gagné. Je me barre. » Ça sonne comme une fatalité. Parce que tu ne te barres pas que de cette chambre mais de cette fausse proximité, de ce qu'il reste à sauver.
Tu claques la porte dans un geste précipité, bien trop préoccupée par cette envie dévorante qui déjà fait trembler ta main gauche, les effets se dissipent et t'es complètement alarmée, tu rentres dans ta chambre à l'autre bout de l'appartement comme une tornade, te ruant comme la femme misérablement en manque que tu es sur ta commode à la recherche de ton sachet de poudre magique. Impossible pourtant de remettre la main dessus. Tu jures. Tu cris et ton agressivité nourrit même tes gestes qui balancent frénétiquement tout ce qui se trouve à leur portée pour vider ses tiroirs. Les tissus volent, les photos, les objets, t'en viens à attraper un tiroir entier, le retirer, le retourner. Tu vides tout son contenu sur ton planché et fais de même avec les autres. Un par un.  « Bordel où est-ce que t'es ?! » Tu pourrais te résonner. Te dire que tu as déjà trop abusée pour ce soir.
Tu pourrais oui. Mais tu ne le feras pas.  



 
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Elijah Morrison

Elijah Morrison

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MessageSujet: Re: 'Cause you and I, we were Born to die (Elijah) [terminé]   'Cause you and I, we were Born to die (Elijah) [terminé] EmptyMar 7 Avr - 0:58

born to die

Don't make me sad, don't make me cry Sometimes love's not enough When the road gets tough I don't know why Keep making me laugh, Let's go get high Road's long, we carry on Try to have fun in the meantime. Δ Lana Del Rey.

Son rire qui raisonne encore et toujours. Un rire qui se veut amure, pour ne pas la laisser flancher, pour finir de te déstabiliser. Ce rire que tu chérissais tant avant, est devenu totalement frustrant. Tu le redoutes, comme sa patience, le bruit de ses talons qui raisonnent, son parfum qui s’évapore dans l’air, sa décontraction légendaire. Comme sa simple présence. Même quand elle ne dit rien, même quand elle ne s’occupe pas de ta misérable personne, tu redoutes de la savoir là, à côté veillant tes moindres faits et gestes comme un vautour guettant sa proie. Une présence venimeuse, qui intoxique tout malgré toi. Plus tu te débats, plus tu t’éloignes, plus tu fuis, plus elle revient à la charge, ne se lassant jamais de te maltraiter. Comme si elle avait décidé que c’était plus que jamais le moment de tout te faire payer. Toutes ces nombreuses années indécision où ton égoïsme et ta lâcheté ont triomphé sur votre semblant d’histoire. Semblant d’histoire, parce que rien n’a jamais été concret, rien n’a jamais été clair, entre non dit et mensonges. Toutes ces années où tu t’es amusé avec elle, de la même manière qu’elle le fait aujourd’hui. Non, elle, elle est beaucoup plus sournoise, elle est beaucoup plus pervers, elle est beaucoup plus mauvaise. Elle ne fait pas que s’amuser avec tes nerfs, avec sa patience, avec tes sentiments. Les sentiments il n’y en a plus depuis longtemps, peut-être même qu’il n’y en a jamais vraiment eu. Elle s’amuse à tout faire dégringoler, à tout ébranler pour qu’il ne reste plus la moindre petite chance de réconciliation. Elle t’en veut aveuglément et rien ne saurait lui redonner la vue.
Pas même tes phrases blessantes.
Pas même ton ignorance.
Tu désires du plus profond de ton être qu’elle disparaisse en silence, qu’elle cesse de répliquer avec sa répartie parfaite. Tu veux seulement qu’elle s’exécute pour une fois, qu’elle prenne en considération tes supplications, ta mine fatiguée et ta fâcheuse manie à te planquer dans tes contrats pour lui échapper. Un peu de pitié de sa part, un truc au quel elle ne songe même plus en ce qui te concerne. Non, elle préfère être éreintante et chiante à parler encore et toujours pour revenir sans cesse sur chacun de tes mots. Elle cherche la moindres faille pour te déstabiliser, pour essayer de te contrer alors que tu te domaine comme un beau diable pour essayer de l’occulter le mieux possible. Elle n’est plus qu’un petit bourdonnement lointain qui se perd dans la pièce. Ses mots s’évaporent, se détachent les un des autres comme du coton, flottant ça et là sans plus t’atteindre. Elle a pourtant raison dans ce qu’elle dit. Tout ça, c’est toi qui l’a voulu, c’est toi qui l’a construit ou détruit. Tu n’es que le seul coupable de ton sort actuel, elle n’est que le bourreau destiné à appliquer la sentence. Elle n’est pas devenue celle qu’elle est aujourd’hui du jour au lendemain. Elle l’a toujours été, seulement avant tu te comportais de même avec elle, assez pour ne te rendre compte de rien. Aujourd’hui tu subis plus que tu ne lui rend la pareil et ça t’insupporte de la voir réussir là où tu échoues. Elle est plus coriace que toi, plus douée aussi. Comme quand elle aborde le sujet du devoir conjugale. Tu manques de t’étrangler, partagé entre l’envie de rire ou de grogner pour rejeter ses paroles. Depuis quand est-ce-qu’elle se soucie de cela ? Ça fait des mois et des mois qu’elle refuse son rôle d’épouse, autant dans sa présence à tes côtés pour servir de soutien que dans l’échange physique. Vos corps n’ont jamais semblé aussi étranger que depuis que vous êtes marié.
Elle tente un dernier coup pour rire de toi.
Un dernier coup bas pour t’achever.
Ses mains détournent ton attention de ce qui occupait les tiennes jusqu’ici. Tu te retrouves contraint de lui faire face à nouveau pour constater qu’elle a bazarder sa robe en route. Ton corps échoue sur le fauteuil alors que ce que tu agrippais encore jusque là va s’échouer lamentablement sur le sol, sous l’effet de surprise. Tu te retrouves complètement désarçonné devant elle, à sa merci, aucunement préparé à une telle action de sa part. Elle offre littéralement son corps au tien avec cette proximité qui sonne étrangement inhabituelle. « Qu’est-ce-que tu fou putain ?! » Ça t’échappe comme ça. Un savant mélange de stupeur et d’incompréhension, face à ce corps magnifique qui était tien avant. Ce corps pour le quel tu aurais tout donné avant. Avant… Avant qu’elle te punisse en réduisant à néant tout échange sans que tu ne saches pourquoi. Tu en as oublié la saveur, l’odeur, la chaleur. Il est aussi insipide que le plastique d’une poupée. Tu ne le désire plus du tout, plus comme avant. Avant, quand il n’y avait que l’union charnelle pour manifester votre attachement. Avant quand les mots n’avait que peu de sens sous les caresses. Avant, quand ce mariage maladroit sonnait encore au son de l’espoir. Avant, dans ces nuits sauvages aux quatre coins du monde où la passion vous dévorait jusqu’à l’os. Tout est mort désormais, assez mort pour que ton corps ne manifeste plus aucun intérêt. Ce n’est plus ça qui te fait fantasmer. Toi, tu rêves de tendresse et de sincérité, de gentillesse et de sourires de l’être aimé. Aussi étrange que cela puisse paraître tu rêve d’amour, non plus fastueux détours pour refuser lâchement ce que tu aurais toujours dû assumer. Comme ce mariage que tu lui as vendu comme un vulgaire contrat, parce qu’incapable de reconnaître qu’elle était la seule à mériter ce rôle dans ton coeur. Parce qu’incapable d’avouer que tu l’aime… Que tu l’aimais.
Tu n’en veux pas.
Tu n’en veux plus.
Pas comme ça, pour un prétexte à te faire du mal. Pas comme ça, alors qu’elle n’en veut pas non plus. Même si elle force les choses en essayant par tous les moyens de te convaincre, comme en encourageant tes mains à retourner conquérir ce territoire trop longtemps abandonné. Elles se crispent sous les siennes, alors que ton regard cherche une quelconque raison dans le sien. Pourquoi tant de haine ? Pour le quel de tes agissements trouve-t-elle le courage de te faire ça ? A tes yeux, c’est encore pire torture que de se refuser. Ces mots qui sonnent si faux dans sa bouche, ses gestes qui semblent si dur, son corps qui semble si fermé. Ton visage se crispe, ton corps se glace. Toutes les parcelles de ton être la rejette imperceptiblement, écoeurées, dégoutées, apeurées. Elle a des aires de mantes religieuses, elle devient terrifiante alors que tu restes tétanisé. A l’intérieur de toi tu ne désires qu’une chose, qu’elle se ressaisisse, qu’elle se souvienne à quel point elle te hais, à qu’elle point elle affectionne de te repousser. Pourtant, elle est toujours là, ses lèvres gourmandes à quelques centimètres des tiennes, assez pour que tu puisses profiter des effluves nauséabondes de son âme terriblement enivrante et venimeuse. Tes poumons ont cessé de fonctionner, redoutant l’échéance de ce jeu malsain qu’elle se complait à jouer au près de toi. T’es trop fatigué pour luter, pourtant t’aimerais la repousser, t’aimerais l’empêcher d’exercer ses horreurs sur toi en présentant fièrement ce que tu as dû cessé de convoiter comme elle en a décidé. Qu’est-ce qui a bien pu changer des autres soirs pour qu’elle se décide à te narguer de cette façon ? Qu’es-ce qui a bien pu lui faire croire que tu serais assez stupide pour foncer tête baissée dans la gueule du loup ? Non, tu refuses et par soulagement elle renonce.
Ses mains relâchent les tiennes.
Elle annule tout contrôle.
Front contre front, tu fermes les yeux un instant alors qu’un faible soupir de soulagement t’échappe, tout comme pour elle. Misérable preuve qui démonte ton égo, assurant qu’il n’y avait rien de sincère derrière tout ça. A ses paroles tu rouvres les yeux, encore sonné. Loin de toi l’idée de reprendre les choses où elles les a laissé. Tu veux seulement qu’elle s’en aille une bonne fois pour toute. Qu’elle te laisse avec cette effroyable sentiment d’avoir été violé. Tes prières sont exaucées et un autre soupire s’échappe alors qu’elle relâche son emprise, enfin. Elle trouve encore la force de sourire, de te balancer des paroles plus ou moins sarcastiques avant de partir la tête haute. Elle claque la porte, te laissant complètement coi, sans aucune explication, sans aucune justification. Pourquoi avoir poussé le vice jusque là en s’amusant avec ce que tu redoutes le plus, pour finalement s’envoler comme si tout ça était ta faute ? Des questions et encore des questions, qui ne trouveront jamais réponse, pas si tu restes là à te morfondre. En partant comme une furie elle a eu le don de réveiller de la colère. En interrompant ton rythme nocturne pour un caprice dénué de sens qui n’aura mené à rien, elle a eu don de te mettre hors de toi. Si de coutume tu t’acharnes à rester stoïque pour ne pas lui montrer à quel point tu l’exècres, cette fois elle a fini par avoir eu raison de ta patience jusqu’ici sans bornes.
Tu reprends tes esprits.
Tu reprends possession de ton corps engourdi.
Machinalement tu t’extirpes de ton fauteuil pour aller ramasser ton téléphone et tes papiers, bien trop précieux pour être laissé à l’abandon de façon si négligée. Tu retrouves un semblant d’assurance et récupère du courage pour sortir d’ici et t’aventurer dans l’ombre pour tenter de la retrouver. Si prévisible, elle a filé dans sa propre chambre, d’où tu l’entends rager. Elle a réduit à néant l’ordre qui règne d’ordinaire dans son petit univers. C’est habituellement la choses qu’elle ne s’acharne pas à mettre en bordel dans sa vie. Tu sais très bien ce qu’elle cherches pour manifester autant de fureur et de rage à ne pas mettre le doigt dessus. Ta colère s’apaise légèrement alors qu’un sourire de triomphe vient se dessiner sur ton visage, généralement éteint. Tu prends appuis dans l’encadrement de la porte, savourant de la voir à ce point réduite pour un petit peu de coke, dont elle a sûrement déjà bien abuser avant rentrer. « Tiens, tiens… C’est qui la misérable maintenant ? » Tu ricanes,  perfides, jubilant de la voir ainsi déstabilisée. Faute de trouver matière à lui tenir tête lorsqu’elle se décide à s’en prendre à toi, tu as été forcé de trouver d’autres moyens pour assouvir tes besoins vindicatifs, comme la priver du peu de choses pour les quelles elle donnerait n’importe quoi. La drogue, l’argent. Deux sujets hautement sensible à manier avec précaution en ce qui la concerne. L’argent n’étant pas quelque chose qui viendrait à manquer demain, la question ne se pause pas toujours, mais la poudre reste encore un sujet tabou. Elle le sait pourtant que tu refuses de la voir s’enfoncer un peu mieux dedans à mesure que les jours passent. Depuis lui… Depuis que tout s’est écroulé, depuis que tout à dégringolé. Elle était avec lui, elle a manqué de peu de le suivre elle aussi. Angie la junkie incapable de contrôler ses excès, pour peu d’en foutre pleins les yeux aux crétins qui veulent bien faire attention à elle. « J’ai pris la liberté de m’en débarrasser… Je ne tolère pas ça chez moi. » Tu as abandonné ton sourire pour redevenir l’homme froid et autoritaire. Tu mens, ostensiblement. Tu as beau l’en priver, tu gardes ton butin égoïstement pour en profiter toi-même dans son dos. Tu as peut-être renoncé à beaucoup de choses pour cette nouvelle vie, malheureusement il y a certain vices qui ne peuvent disparaître du jour au lendemain. C’est encore la seule chose qui te permets de tenir face à elle, face à ton travail, face à tout ce qui pèse sur toi aujourd’hui. « Ça t’as pas suffis d’avoir un mort sur la conscience ? T’es assez égoïste pour imposer la tienne aux autres ? C’est ça tu veux Angie ? Crever d’une overdose comme une merde pour qu’on pleure sur ton sort après ? » Tu craches ces derniers mots, sans aucune pitié à son égard. Tu la regardes de haut, rampante en s’accrochant à l’espoir que t’as peut-être oublié quelque chose. Non, t’as rien laissé, comme elle ne te laisse jamais la chance d’être en paix avec toi-même en te martelant le coeur avec sa haine toxique. « Qu’est-ce que tu cherches à la fin ? Pourquoi tu fais tout ça ? Qu'est-ce que j'ai fais bordel ?! » Tu t’es enfin décollé de la porte pour avancer dans son antre et la rejoindre pour la relever de force. Tes doigts s'enfonçant dans ses bras, tu la secoues, comme si ça pouvait l'aider à remettre ses idées en place. Tu ne parles pas de ce qu’elle cherches dans ses affaires. Tu veux seulement comprendre pour quelles raison elle s’acharne à te faire vivre un tel calvaire. Quel plaisir elle retient de te causer autant de soucis, autant de tords. Pourquoi s’acharner à vouloir se détruire un peu plus, comme si détruire ce qu’il y avait entre vous ne suffisait pas. Angie est son besoin d’en avoir toujours plus, alors que plus ne sera encore jamais assez à ses yeux.
Elle a le droit de te détester.
Elle a le droit de ne plus t’aimer.
Mais tu refuses qu’elle mette tout en place pour t’abandonner.
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Angelica DeMichelis

Angelica DeMichelis

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MessageSujet: Re: 'Cause you and I, we were Born to die (Elijah) [terminé]   'Cause you and I, we were Born to die (Elijah) [terminé] EmptyMar 7 Avr - 20:53

Don't make me sad, don't make me cry
Sometimes love is not enough and the road gets tough
I don't know why


'Cause you and I, we were Born to die (Elijah) [terminé] Superthumb


Sometimes you miss the memories not the person -
Tu ne te rends pas compte de ce que tu fais. De ce que tu provoques chez lui.
Tu ne te rends pas compte de l'incompréhension, du désarrois, de l'interrogation dans son regard. Ses yeux t'ont supplié d'arrêter et c'est instinctivement que tu as répondu à sa demande. Pas pour lui. Mais pour toi. Parce que tu n'y arrives pas. Même pour le faire souffrir, pour le faire plier, rager, pour le blesser au plus profond de lui tu ne parviens pas à passer au dessus de ton propre dégoût, pas tellement dégoût de lui mais dégoût de toi. Tu n'es plus celle qu'il désirait, qu'ils désiraient. Sans te reconnaître tu ne peux pas te donner. Tu ne donnes pas, tu t'offres en pâture comme un vulgaire morceau de viande à un affamé. Mais un affamé de quoi ? De toi ? Pas de ça. Il se moque de dévorer la peau, le corps, une tension sexuelle qui existait autrefois et qui aujourd'hui est révolue. Il est en manque de tendresse, de sentiments, de reconnaissance, simplement de sincérité. Il a faim de cœur et non de faux semblants que tu sais si aisément manier, un sans-amour-fixe qui se traîne à tes pieds, qui se réfugie dans une masse de dossiers pour oublier.
Toi tu ne peux pas oublier. Et c'est pour ça que tu n'y arrives pas, juste un geste, un baiser. C'est déjà trop te demander. Ce n'est pas pour lui.
Parce que tu ne te rends pas compte. Tu ne te rends plus compte.
Ce qu'il ressent, ce qu'il pense, ce dont il a besoin. C'est un mystère pour toi. Une chose lointaine et étrangère dont tu ne te préoccupes même plus, qui sonne trop inaccessible et pour laquelle tu ne veux pas faire d'efforts.
Tu l'as laissé derrière trop fière pour admettre que ton propre geste calculé t'a heurté. Ne pas réussir à aller jusqu'au bout au nom d'une colère sans nom, souvenir d'un passé dérobé. T'en es réduite pour cette nuit encore à chercher dans les décombres de ta vie ta dose mortelle de bonheur en poudre, tu remues ciel et terre pour la retrouver sans te douter une seconde que ta victime quotidienne te l'a volé. Se transformant en bourreau, s'emparant de tes cauchemars pour en faire réalité, il sait que tu ne peux pas tenir sans. Tu ne fais rien sans, tu ne dis rien sans. Tu n'es plus rien. Pourtant c'est bien ça qui te détruit, un peu plus à chaque rail mais y renoncer est encore plus dur, c'est admettre de vivre dans un monde où il n'est plus. Admettre cette existence qui te répugne, c'est vivre avec et dans. C'est rendre réel l'absurde parce que oui, cette situation, vous, lui. C'est absurde, ça ne peut être vrai et si ça l'est tu refuses de l'assumer, de l'accepter. Sans ta coke tu poses les pieds sur Terre et rien ne te donnes envie d'y rester. Tu n'aimes personne et tu ne fous rien, tu ne veux pas tenter de te distraire ou de t'occulter les faits, la vie est une saloperie, et chaque seconde de lucidité est un supplice. Mais ta débauche ne leurre qu’un instant ton désespoir caché.
T'as du mal à respirer.
T'as envie de rien, tu ne sais pas quoi faire, tu ne veux pas dormir, tu ne veux pas rester éveillée. Tu n'as pas faim. Tu ne veux pas être seule, tu ne veux voir personne. T'as l'impression d'être en sursis.
Tu veux juste être complètement défoncée.
Mais il te l'a enlevé. Cette toute petite minuscule envie qui te restait et il vient se poser là en roi conquérant pour mieux observer le carnage qu'il a créé. Mieux se délecter des dégâts et t'informer que ce dessein est bien son œuvre.  « FERMES-LA ! » Hurles-tu à son encontre en lui lançant un bouquin passant sous ta main, ouvrage qu'il évite facilement et qui vient s'écraser contre la charpente de la porte et s'échouer sur le sol, laissant entrevoir la première de couverture « Huis-clos » de Sartre. C'en est presque ironique tellement la situation lui fait dangereusement écho. Pris au piège de vos propres erreurs, enfermés à deux dans cet appartement si grand mais trop petit pour cohabiter, pour supporter. « L'enfer c'est les autres » tu n'as jamais aussi bien compris ces paroles qu'aujourd'hui. Cette cohabitation constitue votre châtiment éternel, se détester, se déchirer encore et encore sans trêves aucune, sans pouvoir se délivrer de l'autre, lui échapper pour se réapproprier soi-même. Soi-seul. Comme une sentence irrévocable.
Vos rapports en sont devenus tordus et viciés, plus qu'ils ne l'étaient déjà en tout cas. Et il ne peut créer que ta perte parce qu'au fond tu sais qu'il est toujours ce qu'il y a de plus important en toi. Quoi que tu dises de toi, quoi que tu sentes de toi, toujours son jugement entre-dedans. Tu te mets en totale dépendance de lui et alors tu deviens son Enfer comme le tien. Il n'est qu'un miroir déformant de toi-même. De ta détresse, de ta cruauté.
« M'en débarasser »... Tu en perds tes mots tellement tu bouillonnes. S'en quoi ?! Rien qu'à la pensée de voir ta came éjectée dans les toilettes en marbre de votre appartement tu fulmines, tu redoubles pourtant d'efforts dans l'espoir qu'il en ait oublié un peu dans un coin mais c'est vain, le moindre petit sachet a disparu et tu es complètement démunie face à ton manque. La rage au bord des lèvres tu le fusilles du regard et t'apprête à répliquer quand il ouvre de nouveau la bouche et sors cette phrase en trop. Cette phrase qui ne devrait pas être là, pas arriver à tes oreilles, qui ne devrait jamais se manifester. T'en as conscience, qu'il la pense, qu'il la ressent, qu'il te l'envoie au visage à chaque coup d'oeil mais si elle n'est pas prononcée tu peux encore faire comme si tu ne le savais pas, rester dans l'ignorance, faire semblant de ne pas comprendre.
Un mort sur la conscience.
Un mort sur la conscience.
T'arrives pas à t'en débarrasser, ces paroles restent collées à ta peau, dans ton cerveau, ça résonne, ça creuse, ça casse tout ce qu'il peut y avoir autour. Ça dégage même le manque en un coup de massue.
Tu restes sans voix, sans souffle. Ta colère même s'est évaporée en un instant. T'as cessé tout mouvement, tout hurlement, te transformant en une statue vivante sur le point de s'effondrer en mille morceaux.
Parce qu'il existe des mots dévastateurs qui rasent tout sur leur passage. Comme les tornades, les ouragans. Bien sûr, tu voudrais rester droite, mais tu ne peux pas résister.
C'est impossible. Ces mots peuvent faucher des montagnes. Ils vous foudroient. 
On ne sent presque rien. Mais après, ça ne vaut même plus la peine de faire semblant d'être vivant. On n'existe plus. 
Tu sens bientôt une chose étrange et humide gêner ton œil pour mourir sur ta joue. Elle est suivie d'une autre, et encore d'une autre. T'en avais presque oublié la sensation, t'as du mal à reconnaître ce qui t’arrive alors tu passes ta main sur ton visage comme pour l'identifier, tu ramasses tes larmes du bout des doigts, t'as du mal à y croire. Tu pleures. Tu ne pourrais même pas dire pourquoi. Mais ça s'arrête pas, ça noie ton regard, rendant sa silhouette lointaine et floue. Tu sens ton pouls s'accélérer à mesure qu'elles tombent et coulent sur ta peau, tu sers les poings fort, plus fort, encore. T'essayes de t'arrêter plongeant tes ongles dans ta paume pour que la souffrance physique prenne le dessus, mais celle mentale la détrône trop facilement, comme si ton esprit était constellé de bleus.  « Qu...Quoi ? » T'arrives à peine à prononcer cette simple question qui n'en est pas vraiment une. Tu as parfaitement entendue ses propos. Tu ne veux pas qu'il se répète, non surtout pas, tu ne supporterais pas qu'il les répète. Mais tu te demandes comment il a pu le dire, le dire à voix haute et devant toi. Comment il a même osé te l'adresser. Vous n'en parlez jamais. Il ne veut pas en parler. Et tu ne veux pas savoir ce qu'il pense de ton implication dans cette perte.
Oui vous avez perdu. Tous les deux. Mais quand tu es à côté de lui t'as juste l'impression qu'il est le seul à en mourir. Comme si tout était de ta faute parce que tu es la fautive à ses yeux, l’instigatrice de ses tourments, celle qui les a poussé dans le gouffre. T'as presque la sensation d'avoir appuyée sur la gâchette. Parce que pour lui tu n'as pas perdu aussi. Tu as pris. Tu le lui as pris. Enlevé à jamais.
Tu ne réponds même pas à ses questions, il a tout balayé, tu restes focalisée sur ces cinq petits mots qui font des ravages. Et qu'est-ce que ça peut lui foutre de toute façon que tu crèves d'une overdose, il sera libéré et toi aussi. Peut-être que c'est vraiment ce que tu veux sans avoir l'audace de l'admettre. Tu ne peux pas y songer, pas maintenant. Il a ravivé une douleur trop piquante à laquelle tu t'étais habituée, t'as appris à vivre avec, à l'apprivoiser par habitude mais elle refait surface et te lacère sur place. Te privant de la moindre combativité, la moindre volonté, il a réduit à néant ton courroux en quelques secondes, ça fait partie de ces choses que vous ne vous dîtes pas, la boîte de Pandore à ne pas ouvrir. Même toi, tu ne t'y risques pas.
L’homme que t’aimais est mort il y a deux ans.
Les hommes que tu aimais puisque l'un a entraîné l'autre dans le noir. Il ne lui a pas suffit de disparaître il a fallut qu'égoïstement il emporte avec lui tout ce qu'il restait de vous.
Tant bien que mal, avant t’aimais la vie, parce que vous l’aviez en commun.
Avant, t’aimais la vie, même sachant tout ce que tu savais, car dans l’immensité du vide, ils étaient là qui souriaient. Aujourd’hui, tu chéris deux fantômes, des souvenirs.
Tu pense encore à lui chaque jour, chaque minute, chaque seconde... Absurde constance.
T'as beau vivre, si on peut appeler ça vivre, t'as beau baiser, et sortir... Tu penses encore à lui.
Et à lui.
A eux.
Tu regardes les gens, leurs pas qui les emportent vers une finalité absente... Et au fond de toi-même, son image qui te hante. Vous le connaissiez mieux que personne. Vous aviez le même état d’esprit, vous méprisiez la platitude et la médiocrité, vous étiez prisonniers du fric et ça vous rendait dingues, et vous ne saviez pas pourquoi vous existiez.
Maintenant, qu’ils ne sont plus là, tu sais pourquoi t’existais.
T’existais pour eux.
T'es faible, et t'as l’impression que ton corps se meurt lentement. Seul ton esprit plein de souvenirs est encore vivace. Tu préfères ressasser le bienheureux passé que de te contenter de ce présent de merde.
Tu n’oublieras pas son visage, tu n’oublieras jamais sa voix.
Tu te morfonds dans ta douleur.
Pauvre con, il ne pouvait pas rouler moins vite.
Une force inconnue te sors de tes funestes songes d'un geste vif, ses mains de fer t'empoignent et te redressent, t'obligent à tenir sur tes jambes qui ont bien du mal à te porter, pas tellement toi mais toute cette tristesse et cette culpabilité qui grondent à l'intérieur, c'est lourd, c'est trop lourd pour le petit être cabossé que tu es. Il a beau te secouer comme une poupée de chiffon rien n'y fait, tu restes inerte, muette. Ta bouche est close et elle refuse catégoriquement de laisser sortir le moindre son pour lui.
Tu veux qu'il te lâche. Tu veux qu'il te laisse.
Tu te débats vainement contre sa force d'homme. Depuis quand a-t-il abandonné le gamin frêle qu'il était pour devenir cet ogre en costume dont tu ne parviens pas à te défaire ? Tu gigotes, tu repousses, tu te fatigues pour rien, brassant du vide t'aimerais qu'il puisse te casser en deux. Comme ça tu n'aurais plus à souffrir de ce qu'il te reproche, de ce que tu te reproches à toi-même. T'as du mal à croire qu'il ait franchi la limite. Toutes les limites. Les limites des mots, en te balançant crûment ce qu'il se refusait jusqu'ici à t'avouer de but en blanc. La limite des gestes puisqu'il exécrait à poser ne serait-ce que le regard sur ta personne. La limite de ta chambre dont tu lui interdis l'accès depuis trop longtemps. C'est ton antre, ton sanctuaire, il n'a pas à y pénétrer, à le souiller de la sorte. Tu te sens acculée contre ses interrogations pressantes et sa poigne trop ferme. Rien. Il n'a rien fait. Rien fait du tout. C'est bien ça que tu lui reproches. Il s'est enfermé dans ses bureaux et t'a oublié dans ce mariage qu'il t'a vendu comme on troque une putain.  « Tu veux savoir ? » Tu t'animes enfin, reprends tes esprits petit à petit, remontes à la surface à moitié agonisante  « Tu veux vraiment savoir ?! » Cette fois tu cris, tu t’égosilles contre lui en le bousculant à ton tour, frappant son torse de toutes tes forces pour l'obliger à reculer  « T'es pas là. T'es jamais là ! T'es qu'un putain de lâche... » Tu vomis ton flot de paroles sans réussir à t'arrêter, t'en éprouves pas même l'envie, tu cris, tu cris de plus belle alors que tes mains continuent de marteler sa peau  « Tu crois que j'y pense pas ? Que jme torture pas avec ça ? Qu'est-ce que j'aurais pu dire, qu'est-ce que j'aurais pu faire. Comment.. Comment j'aurais pu éviter ce qui s'est passé. Pourquoi j'ai pas réussi à l'empêcher.. Pourquoi on en est arrivé là, pourquoi j'étais trop stone à ce moment-là, pourquoi j'ai tout foiré. Pourquoi, Pourquoi ? Je me pose ces questions à chaque minute de chaque putain de journée depuis deux ans ! Parce que moi, moi j'étais là. J'étais là Elijah ! Et toi.. T'étais où ? T'étais où bordel ? » Les pleurs se mêlent aux cris et tu ne retiens plus rien, tu lui exploses au visage et lui renvoie toute ta haine, parce qu'il a fuit. Il fuit toujours. Il t'a fuit en Italie, il a fuit la confrontation avec J-E à Gstaad, il a fuit ses remords à Saint-Rose, il a fuit sa mort il y deux ans, sa peine, et il fuit encore et toujours dans son travail, il fuit pour ne pas t'affronter, pour ne pas affronter ce manque, pour ne pas s'affronter lui-même.  « Jte déteste. Jte déteste ! » Ta main vient alors heurter sa joue dans un son retentissant lui retournant presque la tête au passage, elle te pousse à arrêter. Comme si elle marquait l'apothéose de votre querelle, t'es lessivée d'avoir trop parlé. Parce que vous ne parlez plus. Tu n'as pas parlé mais hurlé, hurlé tout ce que tu lui reproches.. Ou presque. Parce que la pire de ses erreurs qui provoque chez toi cette rage ardente tu ne peux pas lui avouer. Tu t'y refuses. C'est ton secret, ta punition et ton fardeau.
Mais tu te détestes encore plus de le haïr.
Parce que la haine c'est encore de l'amour. C'est quand on ne hait plus que l'amour s'en va.


 
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Elijah Morrison

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MessageSujet: Re: 'Cause you and I, we were Born to die (Elijah) [terminé]   'Cause you and I, we were Born to die (Elijah) [terminé] EmptyMer 8 Avr - 3:02

born to die

Don't make me sad, don't make me cry Sometimes love's not enough When the road gets tough I don't know why Keep making me laugh, Let's go get high Road's long, we carry on Try to have fun in the meantime. Δ Lana Del Rey.

Vous n'être plus que des chiens qui se crachent au visage la rage qui leur perle au coin de la bouche. Vous refusez mutuellement d’ouvrir les yeux, éclipsant volontairement ce qui devrait être des évidences au profit d'une lute acharnée pour ne jamais avoir à admettre vos tords. Vous vous faites victime devant l’autre, refusant considérablement de réaliser que les seuls fautifs sont vos propres personnes. Comme si vous n'aviez jamais appris à penser par vous même, vous considérez qu’il est plus légitime que tout soit toujours la faute de l’autre. Au lieu de marcher ensemble, d’avancer semble, de grandir ensemble, d'aimer ensemble, vous n'avez fait que le contraire. Vous tirer dans les pattes, vous écorcher vif les coeurs, vous lacérer les âmes, et ce depuis le début. Comme si la douleur de l’autre était plus rassurante que son bonheur. Comme si le doute et la haine n’était que votre seule priorité. Comme s’il n’y avait plus que ça de vrai. Comme si vous refusiez tout simplement de vous donner une chance, au moins une fois.
C’est trop tard pour y songer.
C’est trop tard pour tout recommencer.
Vous vous êtes perdu en route. Vous vous êtes perdu sur ce chemin, laissant des petits lambeaux de vos êtres en pâture aux quelques vautours qui voudraient bien s’en contenter. Vous avez essayé de vous rapprocher, de vous attraper, de vous retenir, de vous empêcher de partir, mais à trop vouloir vous étouffer dans ce tissu de mensonges, vous avez fini par vous briser. Parce que votre équilibre incertain c’est retrouvé ébranlé par la perte, par les reproches, par les désaveux. Le vide dans vos coeurs à aspirer le semblant d’amour qu’il vous restait. Semblant, parce que rien n’a jamais été concret, rien n’a jamais été avoué, rien n’a jamais été assumé. Comme si vous n’en aviez aucun droit, comme si dès le départ vous aviez considérer que vous n’y aurez jamais le droit. Pourtant, au fond de toi c’est ce que tu as toujours désiré. Parce qu’Angie elle a tracé sa marque à l’encre indélébile dans ton misérable coeur. Parce qu’Angie est devenue cette sorte d’âme-soeur après laquelle chaque être cours, indépendamment de ta volonté. Pourtant, t’as essayé de luter pour ne pas qu’elle s’installe. T’as essayé de contrer ses tentatives de faire de toi l’homme idéal. T’as essayé de la rejeter pour ne jamais avoir à constater que sans elle tu ne pourrais avancer. Pourtant ça à toujours été évident. Parce que la partager était douloureux. Parce que l’abandonner était insupportable. Parce que la simple idée de la perdre d’une façon ou d’une autre créait le vide à l’intérieur de toi… Inconsciemment, dès le début tu lui avais déjà remis ton coeur entre les mains, sans jamais protester qu’elle puisse le faire saigner. Elle a réussi à ébranler toutes tes convictions comme quoi l’amour n’avait rien à t’offrir. Parce qu’elle a su faire miroiter un semblant de possibilité. Parce que petit à petit elle a trouvé la force de rassembler les briques d’un « nous », sans s’en rendre compte. Elle t’a rendu dépendant de ses forces comme de ses faiblesses. Une dépendance que tu t’es toujours borné à refuser et à refuser aux autres, comme à lui.
Parce que tu ne la mérites pas.
Parce qu’aucun de vous ne l’a jamais mérité.
Vous avez lessivé son coeur autant que son corps. Vous avez égoïstement beuglé votre volonté de la posséder, sans jamais vous soucier de ce dont elle pouvait vraiment rêver. Vous êtes passé sur son âme pour la capturer et en faire votre, au nom d’une fierté, d’un orgueil trop mal placé. Vous avez livré une lute acharnée pour revendiquer votre place à ses côtés, comme pour vous prouver mutuellement à quel point vous pouviez la mériter plus l’un que l’autre. Tant de facéties que vous n’avez pourtant jamais réussi à assumer devant elle. Comme si cet amour dévorant pour cette femme, ne se devait pas de lui être révélé. Vous la vouliez, mais vous ne vouliez pas qu’elle puisse en profiter. Vous ne vouliez pas qu’elle puisse le vivre avec vous.
Cet amour de désillusions.
Cet amour de déraisons.
Aujourd’hui tu pleures sur ton sort d’avoir tout perdu. D’avoir perdu celui qui te forçait à repousser tes limites, à te battre pour elle, à vivre pour elle. D’avoir perdu cette étincelle dans ses yeux, cette chaleur dans le creux de ses bras, sa sincérité envers toi. Aujourd’hui tu regrettes, forcé de constater où ton ascétisme de sentiments vous a conduit. Tu regrettes, forcé de constater que ce que tu croyais maitriser, t’a en fait toujours échappé. Tu regrettes, forcé de constater que tout ce que vous aviez battit ensemble vous a été volé. Tu regrettes, forcé de constater que tu lui fais indirectement payer le prix de tes propres erreurs.
Tu l'as réduite à si peu.
Tu as asséché son être, réduit à néant tout ce qu'elle était.
Ses mots fusent, comme le bouquin qu'elle tente maladroitement de lancer dans ta direction. Ton sourire triomphale redouble d’intensité alors que tu te délectes du spectacle, obscurcissant ta raison. Tu la fait souffrir plus que toute autre fois, jouant avec ses faiblesses, comme tu as toujours su le faire, et c’est encore plus exquis que jamais. Tu lui fais payer le prix de ses affronts quotidiens, de ses tentatives désespérées pour te torturer, jubilant de retrouver un semblant de pouvoir face à elle. C’est fourbe, lâche et pervers, mais tu as étrangement abandonné toute pitié à son égard. Comme si sa haine à ton encontre avait fini par te poser des œillères sur les yeux, un cadenas sur le coeur. Elle a claquée elle-même la porte en voulant s’échapper de cet organe asséché. T’aurais pu t’arrêter là, la laisser effondrée, seule, plus bas que terre. T’aurais pu t’arrêter là pour aller savourer ce semblant de victoire dans ce tombeau qui te sert de chambre. T’aurais pu, mais tu ne l’as pas fait. L’impulsivité mêlée à de l’incompréhension, tu as crus bon et mérité de jouer les moralistes. Un électrochoc, peut-être un peu trop vif dont elle n’avait certainement pas besoin. T’as imaginé que la confronter au véritable problème réussirait peut-être à la faire reprendre conscience. Mais ce n’est pas à elle de rouvrir les yeux sur le passé. Ce n’est pas à elle de se rappeler. Ce n’est pas à elle culpabiliser. Tu te bornes à lui faire porter le poids de cette mort en diadème, refusant qu’elle puisse continuer à vivre comme si de rien n’était. Parce qu’à tes yeux elle en est la cause, elle en porte la faute, même si au fond de toi tu sais qu’elle n’aurait rien pu y changer, qu’elle n’a rien provoqué. Tu préfère rejeter ta culpabilité de les avoir abandonné sur la seule personne encore présente pour le supporter.
Et ses larmes finissent par couler.
Et son âme fini par se briser.
Voilà sous tes yeux ce que tu ne voulais plus voir. Tu l’as mise à nu, tu as percé sa forteresse. Soudainement, elle devient plus vulnérable qu’elle ne l’a jamais été. Devant toi elle s’efface dans le flot de ses larmes qui deviennent désormais des lames pour elle, comme pour toi. Tu voulais la choquer, tu voulais la blesser, tu voulais la marquer, mais sans en arriver à la faire pleurer. Les larmes chez elle sont précieuses par leur raretés. Angie ne pleure jamais, Angie ne souffre jamais. Elle reste toujours de marbre, comme vide de tout sentiments, de toute émotion, parce vous l’en avez privé depuis trop longtemps. Parce qu’elle a toujours estimé que vous ne méritiez en rien de vous les voir offrir. T’as ravalé ta satisfaction au profit de la rage. Tu rages contre toi d’avoir fait couler son âme, d'avoir fait saigner son coeur. Tu rages contre elle de t’avoir pousser à agir ainsi aveuglément. Tu rages contre vous d’être aussi incapable de vous aimer correctement. C’est elle qui devrait être entrain de te secouer, c’est elle qui devrait être entrain de te voir pleurer. Au lieu de ça, tu t’acharnes sur son misérable corps presque sans vie entre tes mains, en espérant faire sortir ce qu’elle se borne à garder secret depuis trop longtemps.
Elle se débat dans tes mains.
Toi, tu redoubles d’effort pour la faire parler.
Mais elle garde la bouche close, te frustrant pour toutes les fois où elle a trouvé les mots pour te blesser. Comme si tout d’un coup elle n’avait plus rien à dire, plus aucune paroles empoisonnées à t’offrir. Tu la contraints pourtant à parler, alors qu’elle ose enfin te cracher ses quatre vérités. Tu es vidé de toute raison, de toute compassion. T’es brutal, presque animal. Tu redoutes son silence plus que tout autre chose et elle se décide enfin à parler, stoppant immédiatement tes geste. A l’instar de ses larmes, ses paroles coulent en flot continu d’abominations. Comme un poignard planté en plein coeur qu’elle s’amuserait à faire tourner pour s’assurer que tout soit réduit en poussière.
T’étais pas là.
T’as jamais été là.
Toutes les fois où ils ont eu besoin de toi, tu t’es lâchement défilé, rejetant le rôle que tu te devais d’assumer. Tu t’es toujours sauver pour échapper aux situations critiques, ne supportant pas l’idée de te sentir coincé. Tu les as toujours abandonné, pour mieux revenir en conquérant après. Pour ramasser les miettes et finir de les achever. Pour fini de les faire culpabiliser et mieux les torturer… Elle a raison et elle le sait, si bien qu’elle ne peut s’empêcher de continuer et ça tombe encore et encore. Ton corps entier s’arrête de fonctionner pour uniquement l’écouter. Chacune de ses paroles viennent s’écraser contre toi, te martelant de leur vérité. Elle parle de lui, celui que chaque jour tu tentes désespérément d’oublier. Parce que tu tentes vainement de te persuader qu’il n’est pas mort, qu’il ne vous a pas quitté, qu’il ne vous a pas abandonné. Tu te raccroches à cette idée complètement abstraite qu'il est encore là quelque part à attendre patiemment que vous sortiez de cette effroyable cauchemar. Tu crois le voir encore parfois, sur des visages, sur des mirages. Tu crois l’entendre encore parfois, rire de ton misérabilisme, de cet empire de faut semblant dans le quel tu te complets pour satisfaire tout ce beau petit monde autour de toi. Tu crois le sentir encore parfois, juste là, dans ton dos, une mais sur l’épaule pour t’encourager à ne pas renoncer.
Chaque jours qui passent, tu flirte entre la vie et la mort.
Chaque jours qui passent, tu t’en veux de l’avoir laissé partir.
Tu ne vis pas ton deuil de manière conventionnelle, comme elle. Tu vis ton deuil en silence, en rejetant la vérité, pour pouvoir mieux méditer et te raccrocher à ces souvenirs qu’il te reste de lui. Parce qu’il a creusé un vide à l’intérieur de toi, autant qu’entre elle et toi. Parce qu’il t’a abandonné sans même un au revoir. Parce qu’il vous a trainé, à chacun, un pied dans la tombe. Parce que depuis sa mort tu comprends plus que jamais que toute cette histoire tenait entre vous trois. Il a rompu l’équilibre de votre triangle amoureux et malheureux. Parce que sans lui Angie de t’aimera jamais plus pareil. Parce que sans lui tu ne l’aimeras jamais plus pareil.
Tu voulais savoir.
Tu lui as demandé, mais au fond de toi ce n’est pas ce que tu voulais entendre.
Parce que c'est la stricte vérité, mais c'est la première fois que tu t’y retrouves confronté. Parce qu’elle n’a jamais rien laissé deviner. Parce qu’elle a toujours tout nié. Parce que comme toi elle a toujours tout refusé. Le château de carte qui te composait jusqu’ici, se retrouve balayé sur ses derniers hurlements proférés. Tu comprends enfin pourquoi elle te fait vivre ce calvaire. Tu comprends enfin pourquoi elle nourrit tant de haine, pourquoi elle te déteste comme elle le dit si bien. Toi aussi tu te détestes à ce moment précis et la claque qui s’abat sur ta joue te fait remonter à la surface. Tu t'es trop longtemps laissé emporter dans les profondeurs de ta peine pour refuser de voir la sienne. C’est violent et ça fait naître une douleur lancinante, mais ça te fait revivre. Tout ton être se remet à fonctionner, tes yeux se mettent à piquer, ta gorge commence à se nouer. Une larme commence à rouler sur ta joue pour venir mourir sur le feu que sa main a laissé.
C’est la première fois depuis deux ans que tu pleures.
C’est la première fois depuis deux ans que tu comprends à quel point tu te leurres.
Tu ne la regardes plus. Tu fixes un point invisible sur le sol, gardant le visage tourné dans la direction que son coup t’a imposé. T'as l’impression d’avoir été éventré, vidé. Au fond de toi, quelque chose vient de mourir sous ses mots. Ce n’est rien d’autre qu’elle. Elle et ta fierté. Elle et ton orgueil. Elle et tout ce en quoi tu croyais encore. Parce que maintenant c’est évident, tu ne pourras plus jamais la retrouver, pas comme avant. « J'étais pas là, oui… Pas là où je devais. » Ça a du mal à sortir, pourtant sa se fraye un chemin. Parce que ça fait mal de l’avouer. Parce que ça fait mal de l’entendre dire. Parce que t’es dépourvu de mots, parce que t’es dépourvu de tout, alors tu demeures en silence. Ta main va essuyer ta joue et dans un soupire tu prends le courage de te remettre en mouvement pour tourner les talons. « J’ai compris… » Tu parles plus fort que tu ne l’aurais imaginé, tant le noeud qui s'est formé dans ta gorge t’oppresse. T'as compris que tout est plus ou moins fini. T'as compris ce pourquoi elle agit comme ça jusqu'ici. T'as compris pourquoi elle t'en veut tant. T'as compris aussi que ce n'est pas dans tes bras qu'elle a besoin de se consoler. Ta main se pose sur la poignée de porte, tu jettes un regard par dessus ton épaules pour imprimer son image, comme si elle devait demeurer la dernière. Tu te décides enfin à quitter sa chambre, fermant doucement la porte sur elle, sur sa haine, sur sa peine. Sur vos cauchemars, peut-être aussi sur votre histoire.
Cette porte fermée vient ouvrir les vannes de ton coeur.
Tu retrouves ta chambre en pleur.
Parce que tu sais que cette porte ne rouvrira plus jamais comme avant. Parce que tu sais désormais que tout est mort, envolé, évaporé. Parce que tu sais désormais que vos coeurs brisés ne seront plus jamais capables d’être réparé.
Vos deux êtres ne sont plus capable d’amour.
Même si vous vous l’êtes juré pour toujours.


The End
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