« votre histoire »« louve, t'es quand même au courant que t'es fiancée ? » à la suite de ces mots, la jeune fille monta la main au ciel, fixant le fin anneau doré qui trônait à son doigt. un anneau doré annonciateur de son futur mariage qui aura lieu dans exactement huit mois, mais également dans la belle merde dans laquelle elle venait de se fourrer. et c'est sur ces mots délicats, d'une extrême finesse, que louve relâcha dans un doux soufflement :
« putain de merde, mais qu'est-ce que j'ai fait... » en cette soirée hivernale, dans les montagnes suisses, où un brin de vent glacial faisait frisonner les sapins enneigés, la belle brune était assise sur un muret dans le noir, en compagnie d'une de ses plus proches amies de la station de ski. et tandis que son amie grelottait de froid alors qu'elle était pourtant couverte d'un épais manteau en fourrure, louve en fine robe de soirée, était tout simplement en pleine chaleur. le cœur battant, la transpiration montante et les lèvres sèches et gonflées. quelle ironie en plus quand on pense qu'aujourd'hui la nuit était surplombée par cette ravissante et lumineuse pleine lune. si son connard de fiancé avait été là, les premiers mots qui seraient sortis de ses viles lèvres auraient étés :
« regardez-moi là, c'est qu'elle nous fait sa crise de louve en chaleur ! » une magistrale claque aurait sûrement été envoyée dans sa gueule d'ange, mais dans tous les cas, et même si elle lui aurait jamais avoué, baptiste n'aurait pas complètement eu tord. car en effet, la lune avait bien eu raison de la brune ce soir. devant tout le monde, comme ça, sans penser aux conséquences, elle avait osé faire ça. elle se donnerait des gifles pour faire oublier son acte, pour se faire oublier tout court.
« mais putain... » , renchérit-elle à sa précédente phrase. son impulsivité avait fait des siennes en cette nuit éclairée. l'alcool remuait toujours son cerveau, embrumant quelque peu ses pensées rationnelles. la seule dont elle était assurée et sans aucun doute, c'est que maintenant louve pataugeait dans une eau pourrie de honte.
par tous les saints, que personne ne raconte à quiconque, notamment à baptise, quelle connerie elle avait fait. et bien qu'elle se sentait foutrement mal par rapport ça, dans un autre sens, elle se sentait également libérée. ses désirs avaient pris le dessus à cette soirée et elle n'avait rien pu faire pour les contenir. cela faisait bien trop longtemps qu'ils étaient emprisonnés à l'intérieur d'elle et ils avaient fini par craquer les barreaux de sa tenace fierté. ils avaient fait le premier pas certes, mais ce premier pas était loin d'être petit. à vrai dire, il était même un peu trop gros et avait oublié de mesurer la taille des conséquences. sûrement avait-il été influencé par les effets des boissons alcoolisées ingurgitées quelques heures plus tôt par la jeune femme. mais voilà plusieurs années déjà qu'elle l'observait dés qu'elle le pouvait, prenant plaisir à l'écouter parler juste pour entendre le son de sa divine voix, regarder encore et encore ses yeux bleus comme le fond de l'océan, pour qu'ils continuent de hanter ses rêves. ce gars, ce simple employé d'hôtel, ce dieu vivant, un fantasme nommé
mattia. elle avait fondu tel un véritable marshmallow grillé devant lui. mais il était un fantasme bien trop osé pour sa riche et pompeuse famille, un fantasme qui était normalement censé rester un simple salopard de fantasme.
« et merde. » acheva-t-elle en beauté sur un timbre désespéré, pour répondre à son amie qui comatait déjà sur son épaule.
parce que rouler la pelle du siècle à un mec qu'on connait pas et devant tout le monde, il fallait le faire.★★★
la tête engourdie, les yeux toujours fermés, la jeune fille peinait à se réveiller, une odeur séduisante titillant son nez. la bouche pâteuse, les cheveux sûrement explosés, la jeune fille tenta de s’étirer. vestiges d'une soirée encore bien arrosée. «
je ne tiens décidément pas l'alcool. » et tandis qu'un léger rayon de soleil passait sur son visage, elle tata le côté droit de son lit en quête de son téléphone, pour finalement sentir sous ses doigts fins, un corps. «
oh merde » pensa-telle fortement dans sa tête. n'aillant toujours pas la force d'ouvrir le regard, notamment pour affronter cette terrible réalité, louve joua à l'aveugle pour devenir les faits exacts. glissant à nouveau sa main sur le corps étendu à côté d'elle, la première chose qui fusionna dans son esprit fut : «
un mec. et pas une petite tapette des forêts printanières à la vue de son agréable musculature. » laissant ses doigts reposer sur le buste, elle s’inquiéta soudainement, coupant quelques secondes son souffle pour vérifier une chose : «
toujours vivant » elle se rassura, relâchant doucement sa respiration. «
ce n'est pas aujourd'hui que je deviendrai meurtrière. » sa poitrine musclée se soulevait doucement en dessous de sa main. et puis, il fallait avouer que l'odeur qu'elle sentait depuis son réveil était loin d'être désagréable. une odeur virile, attrayante, alléchante...
« ma mignonne, si tu continues de toucher, va falloir payer- » la phrase qu'elle venait d'entendre fut rapidement arrêtée par le bruit d'une chute, mais également par le cri strident qui venait de sortir de la bouche de louve.
« t'étais vraiment obligé d'hurler comme une truie qu'on égorge et de me faire tomber du lit à coup de pieds, sérieux ? » continua le jeune homme qui venait de s'exprimer. louve se foutait de se réveiller dans le lit d'un gars, quoique quand même, mais son beuglement était surtout du à cause de la personne qui se trouvait en face d'elle : beau schiesser, alias le meilleur ami de mattia. se faufilant hors des draps comme une furie, elle sentit un courant d'air froid passer sur son corps et s’aperçut qu'elle était en sous-vêtements. tout en renfermant ses bras sur sa poitrine afin de cacher le léger morceau de vêtement, action d'ailleurs tout à fait inutile, la brune s'empressa de lui demander :
« par pitié, me dis pas qu'on a couché ensemble ! » celui ne lui répondit pas et prit même son temps pour se recoucher sur le lit. impatiente dans l'âme, notamment à la vue de la situation, louve surenchérit quelques minutes après :
« répondre te fait si mal aux fesses ? » fidèle à lui, le brun ne fit qu'un petit sourire en coin doté d'un air de salopard de première et finit par juste lui répondre :
« peut-être que oui, peut-être que non. » la jeune fille commença à serrer dents et poings, étant plus qu'évident qu'à la tronche qu'il tirait, beau était parfaitement au courant de ce qui s'était passé entre eux, enfin, elle le supposait en tous cas. et bien qu'une tendre obscénité brûlait de sortir des lèvres de louve, la jeune fille ne dit rien continuant de fixer le brun, le regard désemparé.
une merde de plus et de une. comme si elle en avait pas assez faite depuis son arrivée.