Une rencontre tempétueuse
 

Décidément sa cible était plus rusée qu'elle ne le pensait. Cela fait près de deux semaines qu'elle court après un contrat, jusqu'à présent elle n'a aucune occasion de l'approcher. Soit il restait toujours très entouré, soit il restait parmi la foule. Il ne devait pas être idiot et se doutait qu'après avoir trahi Armando Manzoni, la sentence allait le poursuivre partout où il irait. Voilà, pourquoi il prenait autant de précautions, de plus il connaissait Daniela donc elle ne pouvait pas tenter une approche directe comme elle l'aurait fait habituellement. Sa tâche s'en trouvait compliqué, mais elle est tenace et finira par l'avoir. Il était venu se cacher dans cette station de ski pensant certainement être suffisamment loin et l'abri de la famille, s'était mal connaître son père, il remuerait ciel et terre pour retrouver un traître. Dans ces cas-là, il demandait toujours à Daniela de s'en charger, chose étrange qu'un père demande à sa fille de tuer pour lui. Hors pour eux c'était quelque chose de banal, étant donné que c'est elle qui reprendra la succession de son père au sein de la famille et des affaires, quoi de plus normal que ce soit elle qui exécute les contrats comme l'aurait fait un fils.

Daniela frissonna sous son épaisse combinaison de ski, diable comme il faisait froid dans ce pays ! Elle détestait le froid, elle haïssait la neige et encore plus les skis à ses pieds. Pour la unième fois, elle tombait encore dans la neige glacée. Elle fulminait intérieurement, le traître allait lui payer cher cette petite escapade hivernale. La sicilienne n'était pas du tout dans son élément, l'équilibre sur des skis n'était pas son point fort, elle devait le reconnaître. Soit ! Elle en avait vu d'autre et ce n'était pas la neige, ni le froid, ni ses foutus skis qui allaient l'arrêter. La brune se releva cherchant du regard sa cible qui bien évidemment n'était plus visible, prévisible à la vitesse à laquelle elle avance. Ses doigts de mains et de pieds étaient geler, le mieux c'est qu'elle rentre se réchauffer et qu'elle attende le retour du traître à son hôtel. La situation et le temps n'étaient pas favorable envers Daniela, soit ! La patience est son point fort, la mort n'en sera que plus douloureuse.

La sicilienne commença péniblement sa descente en skis quand la neige commença à tomber, un vent violent se mit à souffler dans son dos la poussant plus vite, ce qui la fit atterrir encore une fois sur son postérieur. Calmement, elle défit ses skis avant de jeter rageusement ses bâtons au loin, d'autant plus qu'une tempête s'annonçait. Marcher dans la neige allait être un souvenir détestable, elle avait froid et tremblait, si elle ne trouvait pas vite un abri, elle allait mourir vaincu par le froid. Plus jamais ! Pensa-t-elle, jamais plus, elle n'irait à la neige. Daniela marchait en essayant de faire marcher son GPS sur son smartphone qui n'affichait aucun réseau. Le bras en l'air essayant de capter un brin de réseau, elle aperçut un chalet sur sa gauche. * C'est un miracle ! Grazie mio Dio. * Son calvaire allait prendre fin et elle allait pouvoir se mettre à l'abri de la tempête, elle se dirigea vers le chalet et rentra sans frapper, ça sera pour plus tard les politesses d'usages. La jeune femme fit une rapide inspection visuelle de la pièce, personne ne s'y trouvait.

« Hey oh ! Y a quelqu'un ? »

Elle répéta sa phrase en bas des escaliers qui menaient à l'étage, aucune réponse, ni bruit venant d'en haut. Apparemment, elle était seule, nullement chagrinée par ce fait, la jolie brune retira ses gants et son bonnet. Après, avoir allumée un feu dans la cheminée, elle monta directement à l'étage et ne tarda pas à trouver la pièce qu'elle cherchait, la salle de bain. Une bonne douche chaude, il n'y a que ça qui allait la réchauffer, elle ouvrit le robinet, réglant l'eau à la bonne température, puis se déshabilla rapidement. Elle émit un soupir d'aise en sentant l'eau chaude couler sur sa peau froide, appréciant la chaleur qui l'enveloppait. Une fois son corps réchauffer, elle sortie et se sécha. Elle ne remit que son legging et son débardeur, elle risquait d'être bloqué ici un moment, il était inutile qu'elle remette sa combinaison. Par contre, son Desert Eagle se voyait parfaitement dans son dos, coincer à l'élastique de son legging, mais bon après tout elle était seule et si quelqu'un venait, ce qui serait étonnant vu le temps. Elle le cacherait en mettant son pull, qu'elle prit sous son bras en sortant de la salle de bain.

La surprise de Daniela fut grande en redescendant au rez-de-chaussée et sa main se porta instinctivement dans son dos où elle agrippa son arme prête à dégainer, pendant que son autre main déposait son pull sur la rambarde de l'escalier. La coïncidence était trop grande pour que ce soit un hasard que cet homme se trouve en sa présence aussi loin de leur pays natal. Marco Vitelli fils d'une puissante famille concurrente se trouvait face à elle, vêtu simplement d'un boxer et d'un débardeur. C'était louche cette histoire, elle inspecta rapidement la pièce, il semblait seul. Elle le fixe, dans son regard on peut lire la méfiance, elle n'a aucune confiance en cet homme. La main de Vitelli sous le coussin n'a pas échappée à son oeil vigilant et un sourire narquois se dessine sur ses lèvres.

« Tu ne m'amuses pas Vitelli. Que fais-tu là ? Ne viens pas me dire que c'est le fruit du hasard. Ton arme ne te servira à rien, je suis plus rapide. »

Le ton sur lequel elle lui répondit, était moqueur et provocateur. Pour pousser plus sa provocation, elle termina en lui faisant un clin d'oeil. Daniela s'approcha de la table et tira une chaise vers elle sans cesser de le fixer, la main toujours sur son arme, elle s'assied face à lui. Pourquoi se trouvait-il ici ? Et surtout en même temps qu'elle, il ne pouvait pas être là pour les mêmes raisons, mais alors est-il là pour elle ? Trop occuper à pister sa cible, elle n'a pas vu qu'on la suivait. Quoi qu'il en soit, elle n'était sûre de rien, hormis que la présence de Vitelli ne pouvait pas être de bon augure.

Une rencontre tempétueuse
 

Daniela observait Vitelli en haussant un sourcil lorsque ce dernier prit la parole. Loin d'être piqué par sa remarque, elle lui adressa son plus beau sourire. Fière de sa réputation de femme froide et intouchable, elle se plaisait à être inaccessible et surtout ne pas être une proie facile pour tous ces mâles en rut. Il ne convient pas à une lionne de parler à un chien, voilà la devise de Daniela en ce qui concerne ces messieurs. Elle jugeait qu'aucun homme n'était digne d'elle, mais surtout de sa famille. Néanmoins, l'homme en face d'elle méritait un peu plus de respect que les autres, étant son égal et sa famille aussi puissante que la sienne. Même si une certaine rivalité existait entre les deux familles, il n'y avait pas de conflit entre eux. Chez les mafieux il y a un code d'honneur à respecter et ce même envers une autre famille. Son regard n'avait pas lâché Vitelli, pensant que sa réputation le précédait, elle ne fut pas étonnée par sa réponse, qu'elle trouvait un brin vulgaire, tout dans la finesse se disait-elle en levant les yeux.

« Ne me tente Vitelli…. »

Allait-il comprendre le sens de sa phrase ? * Ou peut-être faut-il te faire goûter la froideur de mon arme.* Eu-t-elle envie de rajouter. Elle n'en fit rien, continuant de le fixer, après évaluation de la situation, il ne semblait pas être là pour elle. Sa main se détendit sur sa crosse sans pour autant la lâcher tandis que son regard se détachait quelques secondes du sicilien quand elle se leva pour se diriger vers la fenêtre jetant rapidement un œil dehors. Elle retourna s'asseoir, prenant son mal en patience le fixant comme si cela était de sa faute, elle détestait ce pays. Elle n'aimait pas être là, bloquer de cette façon et en plus avec lui. Vitelli qui se voulait rassurant, qui lui disait qu'elle pouvait se détendre à présent, mais qu'elle ne lui gâche pas ses vacances. Il est vite facile d'agacer Daniela par vos paroles et ce fut le cas à cet instant. La jeune femme soupira et ne répondit pas, ses vacances et même sa personne, elle s'en cognait royalement, du moins tant qu'il n'entrait pas en conflit avec sa famille.

Le sicilien se leva et se dirigea vers la cuisine comme si de rien n'était. La main de Daniela se resserra scrutant son retour, se demandant ce qu'il mijotait lorsqu'elle le vit revenir avec une tasse de chocolat chaud qu'il posa devant elle. Le chocolat le péché mignon de la jeune femme qui voue une adoration pour le chocolat sous toutes ses formes. Bien joué sur ce coup-là, reconnu la belle brune. Toutefois, s'il pensait gagner sa confiance avec une tasse de chocolat, il se fourrait le doigt dans l’œil. Elle lança un merci sans répondre à sa provocation, il n'allait pas réussir à lui faire perdre son calme. Que le Diable lui-même aille lui frotter le dos, puis elle goûta la boisson chaude ignorant le sicilien. Celui-ci commença à se déshabillé devant elle exposant des impacts de balles au niveau du cœur. Il avait du morfler et cela tenait du miracle s'il était encore en vie. Il avait eu de la chance, Daniela comme tout le monde avait entendu parler de cette histoire. C'était le risque, ils étaient des enfants de mafieux et futurs héritiers, cela risquait de se produire encore. Ils n'étaient ni l'un, ni l'autre à l'abri d'un contrat. Il quitta la pièce, une fois seule, Daniela se leva et se dirigea vers le canapé. Fouillant parmi les coussins, un grand sourire satisfait se dessina sur ses lèvres lorsqu'elle trouva ce qu'elle cherchait. Imprudent de quitter son arme comme ça, pensait-elle en ricanant intérieurement.

Après avoir soigneusement caché le flingue de Vitelli, elle retourna à sa place terminant son délicieux chocolat. Perdu dans ses pensées, elle en fut sortie par une vision, soudain devant elle. Elle cligna plusieurs fois des yeux pour être sûre qu'elle ne rêvait pas. * Le goujat ! * Il avait osé descendre nu devant elle, offrant une vue complète sur ses bijoux de famille. Culotté et nullement gêner, il avait même l'air content de lui. Daniela n'allait pas être offusquée, elle avait compris son petit jeu. Un sourire aux lèvres, elle posa son arme bien en évidence sur la table, caressant du bout des doigts le métal froid. Un air angélique sur le visage, elle fixa d'abord le cœur avant que ses yeux descendent plus bas. Et sans cesser de fixer son bas ventre, elle lui répondit sur un ton mielleux.

« Trois impacts... J'aurais visé plus bas à sa place. Trois balles pour trois pièces. Tu voulais me donner des idées Vitelli ? Ou peut-être que tu penses m'impressionner ? »

La sicilienne se leva prenant son arme au passage et s'approcha de lui, ni trop près, ni trop loin. Le défiant du regard, son arme près de sa jambe. Prête à dégainer, le fixant intensément, une lueur noire dans le regard. Il la provoquait et elle rentrait dans son jeu. Un jeu qui pouvait être dangereux avec Daniela si elle se laissait dompter par ses démons. Finalement, elle hocha la tête et sa bouche afficha un sourire railleur.

« Où est ton arme Vitelli ? Tu devrais pourtant savoir qu'il faut toujours se méfier, qu'il n'est pas bon de me provoquer.  »

Elle pouvait l'abattre là, d'une simple balle. Aucun témoin, il serait un obstacle en moins si sa famille rentrait en guerre contre les Manzoni. Marco serait un adversaire de taille si la guerre éclatait entre eux et c'était peut-être là, l'occasion d'affaiblir sa famille. Bien que cela ne fut tentant, très tenant même vu la façon dont il la provoquait, cette idée, quitta bien vite l'esprit de Daniela. Ce n'était pas son contrat et elle ne tirait aucune gloire de sa mort à l'heure actuelle. Elle connaît Marco de longue date, n'ayant jamais eu de réel problème avec lui et on peut dire qu'elle a un certain respect pour lui.

« Il serait dommage d'en privé ces dames. »

Conclut Daniela en signe de trêve, sans toutefois lui indiquer où se trouvait son arme. La jeune femme se détourna et partie en direction de la cuisine où elle prépara à son tour deux tasses de chocolat chaud. Elle retourna au salon et lui tendit la tasse fumante avant de se poser confortablement sur le canapé. Dégustant avec gourmandise son chocolat, elle pensait que la soirée allait être interminable coincer dans ce chalet. Pour une fois les jeux sur son téléphone allaient lui être utile en attendant que le sommeil l'emporte. Demain la tempête serait fini et elle pourra terminée sa mission, il était temps qu'elle en finisse avec ce traitre.

Une rencontre tempétueuse

Daniela pensait à son contrat, elle allait prendre plaisir à lui ôter la vie, rien que pour le fait de l'avoir fait courir dans toute cette neige et par ce froid glacial. Il serait déjà mort s'il ne connaissait pas son visage, malheureusement pour elle, ce n'était pas le cas et elle n'avait pas pu l'approcher suffisamment pour l'éliminer. Elle réfléchissait à la façon d'en finir au plus vite et rentré enfin en Sicile. Elle devait changer son apparence, c'était le seul moyen pour une approche discrète et sans qu'on la reconnaisse, puis elle trouvait l'idée amusante. La belle se détendit un peu, savourant son chocolat, ce fut Marco qui la tira de ses pensées.

« Qui te dit que je cherche quelqu'un... Ok ! Même si te le dire ne changera rien à l'histoire. Je cherche Rossi, il trahit mon père. Tu sais comment on règle ça chez nous, mais il me connaît donc ça n'arrange pas mes affaires. Ta curiosité est-elle satisfaite ? »

Ses yeux poser sur Vitelli, elle voyait bien qu'il la regardait avec un peu trop d'insistance, avec envie même et cela se confirma lorsque ce dernier se leva affichant sa virilité qui n'était plus au repos. D'abord, étonnée, elle détourna rapidement les yeux ne voulant pas rentré dans son jeu et se leva à son tour. Elle déposa sa tasse sur la table tandis que Vitelli lui demandait où était son flingue, puis lui précisa son envie du moment. Elle fut partagée entre l'envie de rire et celle de se foutre en rogne pour de bon. Elle n'allait pas lui donner satisfaction, ni dans un sens, ni dans l'autre.

« Ça m'amuse moi de te voir chercher. Calme tes ardeurs Vitelli ce n'est pas avec moi que tu assouviras tes envies. Mais si tu veux qu'on passe le temps.... »

Elle afficha un large sourire et déposa son arme sur la table, puis s’approcha doucement de lui. Plus d’arme entre eux et puisqu’il la provoquait, elle allait s’amuser un peu. Elle se mit en position de combat montrant clairement ses intentions, ils ne s’étaient jamais affronter, c’était là,  l’occasion idéale. Son sourire le plus charmeur sur les lèvres, elle fit signe à Vitelli de s’approcher.

« Approches au lieu de faire le bellâtre. Montre moi ce que tu vaux et peut-être que je te laisserais disposé de mon corps. »

Elle n'en pensait pas un mot, mais il fallait bien appâter le poisson et pour appuyer un peu plus la véracité de ses propos, elle retira son débardeur et le jeta sur le canapé avant de reprendre sa position. Elle avait bien plus envie de tester ses capacités au combat que de s'accoupler avec lui et il allait vite s'en rendre compte. Il est dangereux d'affronter Daniela, mais Marco n'est pas un homme comme les autres, ce qui rend le combat d'autant plus intéressant. Son regard poser sur lui, attentive au moindre mouvement, elle se mordillait la lèvre sans cesser de sourire. Un peu de sport, plus l'air de la montagne cela devrait calmer le sicilien pour la nuit, pensait Dani.

Une rencontre tempétueuse

Daniela restait muette face aux provocations de Vitelli se contentant de le regarder, un léger sourire flottant sur ses lèvres. Il était clair que depuis le début de leur rencontre, il cherchait à la mettre hors d'elle et elle n'allait pas lui donner satisfaction. Son marché semblait satisfaire le sicilien qui se mit en position à son tour, ne pouvant pas s'empêcher de blablater encore une fois, ce qui avait le don d'agacer prodigieusement la jeune femme. Elle n'aimait pas les gens qui l'ouvraient sans cesses et encore moins pour la provoquer. Vitelli était le seul qui la défiait de cette façon, malgré le fait que cette attitude l'énervait, elle devait reconnaître que la situation l'amusait beaucoup. Elle eut envie d'éclater de rire quand elle entendit ses dernières paroles, mais elle se mordit la lèvre pour ne pas ne le faire. Vitelli avait de l'humour et du répondant, elle ne pouvait pas le nier, seulement elle ne devait pas lui montrer, il en serait trop content.

Avant qu'elle n'ait eu le temps de lui lancer une pique, il lança lui-même le début du combat. Daniela se retrouva propulser contre la table, il avait feinter pour lui porter une attaque au niveau du ventre. La brunette se redressa aussi sec et se remit face à lui, un sourire narquois sur les lèvres. Le coup de Vitelli n'était pas suffisant pour la mettre à terre, malgré son apparence frêle, elle avait l'habitude des coups, il allait en falloir plus, beaucoup plus pour qu'il lui fasse vraiment mal. Puis, Daniela ne comptait pas se laisser dominer par lui, il était hors de question qu'il gagne face à elle. Se fut au tour de la brunette d'attaquer et comme lui, elle le détourna son attaque, s'abaissant devant lui pour finir par une balayette, elle voulait le déséquilibrer pour qu'il tombe au sol.

Elle avait une force de titan dans ses jambes, elle espérait qu'il tombe, ainsi elle pourrait le rouer de coups à son aise, ses poings n'étant pas son plus fort atout. Fixant Vitelli, elle se voyait déjà lui foutre une raclée mémorable, que le souvenir de cette journée lui soit douloureuse. Après tout, c'est lui qui l'avait cherché, il méritait une bonne leçon, une fois qu'il serait à terre, elle ne lui sera pas le temps de se relever. Daniela n'est pas déloyale et seul ses bijoux de famille seront épargnés, même si l'idée de castrer Vitelli était séduisante. Elle voulait lui donner une leçon, mais pas à ce point, elle n'avait pas autant de haine envers lui. Juste l'envie de rabaisser son assurance face à elle, rien de bien méchant.