je débarque ce soir le temps d'aller chercher le matos chez tim.

Ça sonnait tellement bien, comme au bon vieux temps. Comme quand vous étiez encore adolescents. Pourtant hier encore tu te bouffais les doigts en réalisant ce que vous étiez devenu. Des montres de chiens enragés. T’as passé le reste de l’après-midi à attendre impatiemment cet instant, comme un gosse qui attend de voir passer noël. Même la gonzesse que t’avais ramené à pas réussit à te faire penser à autre chose. Pourtant elle a essayer de mettre toutes les chances de son côté la cochonne. Non, ça fait trop longtemps que tu as plus ressenti ça, ça fait trop longtemps que tu cours après ses moments là. Juste lui et toi, pas Angie, pas Juliette, ni Tim. Juste vous deux et vos conneries monumentales réunis.
Du coup tu l’as jeté dehors bien vite, elle a fini par te saoulé et t’écoeuré à se prendre pour la reine des poufiasses. Tu voulais surtout prendre le temps de te bouger un peu pour organiser le morceau le plus important de cette soirée. Quoi de mieux que de fraterniser à nouveau en matant des paires de culs siliconnés de demoiselles en chaleur. Probablement rien.
T’envois quelques messages.
Tu passes quelques appels.
Le tour est joué et tout est fixé.
Le canapé te tend les bras et tu t’étale comme un mac attendant ses travailleuses. Une clope au bec pour t’aider à te détendre, tant tu te réjouis d’avance de cette soirée en perspective. Tu balance la musique, un bon truc bien british, bien de chez toi, pour faire passer le temps. Enfin il est là et pas les mains vide, comme toujours. T’as envie de rire à sa remarque, t’as pas vu le temps passé et lui doit être trop pressé. « Ça va bro, c’est des meufs qu’on reçoit, pas des tarlouze » Tu ris comme un con. C’est vrai que t’as jamais compris son délire de se taper autant des meufs que des gonz. Tu veux pas comprendre de toute façon.
Il rit.
Tu ris.
Ça fait du bien, tu te sens mieux bizarrement. Toutes les tensions sont envolée, Angie c’est qu’une histoire bien lointaine dans ta tête à ce moment précis. Tu te redresse pour jeter un coup d’oeil à ce qu’il a ramené, ravis de constaté que Tim n’a pas fait son radin alors qu’il n’en profitera même pas. « Joli tout ça » Tu prends le verre qu’il t’as servi, trinquant avec le sien avant de te noyer dedans, comme si t’avais pas bu depuis des jours. « Alors, cette Lénor, c’était classe ? » Tu retourne t’enfoncer dans le fond du canapé, assassinant ta clope, impatient et curieux de savoir si il s’est éclaté, à la différence de toi.

T’avais fini par oublier ce que c’était de l’entendre et de le voir sourire. T’avais fini par oublier ce sentiment de puissance qui s’empare de toi comme à chaque fois que vous vous retrouviez tous les deux. T’avais fini par croire qu’il ne pourrait plus y avoir de ça entre vous, parce ce que depuis des semaines vous vous bouffez la tête avec un autre nom qui obscurcit votre personne. Ce soir ce n’est que vous, rien ni personne ne vous éclipsera aux yeux de l’autre. T’en arrive même à sérieusement regretter de constater à quel point vous avez pu être assez faible pour laisser votre royaume de fraternité se faire anéantir pour les beaux yeux d’une minette. Tu le sais pourtant que vous êtes con, borné, quand il s’agit de fille, de vrais attardés, t’avais seulement pas vu les choses sous cet angle.
Faut que ça se termine.
D’un revers de la main, la merde ça s’élimine.
Ensemble vous avez toujours vaincu.
Pourtant vous vous laissez anéantir pour quelques histoires de cul.
C’est pathétique.
T’as lancé le sujet de sa partie de jambe en l’air, sujet de prédilection, qui n’apporte aucune complication. Ça te revient dans la gueule comme un coup de poing. Comment vous avez fait pour laisser ces moments vous échapper ? Ton rire va se mêler au sien, un rire naturel et sincère comme tu n’en a pas fait depuis longtemps. « Mon cochon, t’es vraiment un enfoiré des fois » T’as pas envie de t’arrêter de rire. T’aimerais que ce moment dure une éternité sans jamais s’arrêter. Ne pas laisser le doute à la journée de demain qui viendra balayer tout ça encore une fois. Pourtant, les ennuis rodent dans le coin, attendant le meilleur moment pour vous tomber dessus et vous faire déchanter. Machinalement tu prends sa place pour te poudrer le nez, chacun son tour comme toujours. Main dans la main pour faire face à vos vices. « Arrête je l’ai même pas tronché la conne, elle m’a gavé » Un rail, quelques soucis qui s’estompes. « Elle avait trop faim mec, t’aurais vu comment elle me bouffait la queue » Un deuxième, juste pour finir de te sécher le cerveau et faire oublier ton amertume pour ce coup loupé « Je crois plutôt que c’est elle qui m’aurait baisé au final » Tu te frotte le visage d’une main lourde, comme pour essuyer cette perspective et qu’elle finisse par te lâcher. « J’aime bien quand elles sont farouche, mais pas à ce point là, du coup elle est allé se finir dans la couloir » Un nouveau rire t’échappe et tu retourne t’effondrer dans le fond du canapé, là où est ta place de grosse loque trop poudrée. « Putain ! elles m’ont dit dix minutes, faut pas cent ans pour se dépoiler la chatte ou j’sais pas quoi » Tu crache contre ton téléphone, cherchant déjà une solution au cas où ça s’avérerait être un échec. Tu commence presque à flipper que tout ça ne soit qu’un mirage que vous auriez frôler du bout des doigts.

Il ne perd jamais la face, toujours la phrase pour rire. Juste pour un soir vous redevenez les enfants qu’hier vous étiez, toutes douleurs envolées, toutes peines effacées. T’as presque envie d’y croire, croire que tous vos tourments ne reviendront pas à la surface dès que cette soirée sera terminée. Pourtant tu le sais Elijah, tu le sais que ça plane toujours au dessus de vos tête, comme une épée de Damocles. Il suffit d’un rien et tout s’écroule. Il est venu le temps d’y faire abstraction, juste pour pouvoir répondre ensemble et convenablement à vos pulsions de bourreaux des coeurs, ou plutôt des corps. « Crois moi, même toi t’en aurais pas voulu » Vous êtes pareil, pourtant sur certains points il est plus tenace, difficile à abattre. Tu doute pas qu’il aurait eu son compte et fini par l’achever comme il se doit. Toi t’as beaucoup moins de patience, comme vos invités qui tardent à arriver, ça commence à t’agacer sérieusement. « Sérieux ?! Ho l’enfoiré… » Tu regarde ton portable une seconde fois, rageant de ne pas avoir senti le coup arriver. Forcément il fallait un imprévue à votre soirée. Vous êtes déjà trop bien excité par l’adrénaline de la coke pour pouvoir rester comme deux glands à vous regarder dans le blanc des yeux pour discuter, surtout lui vu sa détermination. « Il mérite pas qu’on se salisse les mains pour sa sale gueule, laisse le avec ses putes, j’ai une autre solution » Tu ris en te remuant pour aller chercher un bout de papier dans le fond de tes poches. « La bouffeuse de queue doit être avec lui à l’heure qu’il est » Tu ris toujours, t’as enfin trouver le papier que tu voulais. Un contacte échangé, tu ne sais même plus contre quoi, pour le numéro d’une boîte de streap teas. « Ça mon gars, c’est de l’or ! » Tu te réjouis d’avance, composant le numéro à la hâte en te levant pour aller faire les cents pas. « Ouais, bonsoir, ça serait pour réserver deux… quatre filles pour la tower suite du Gstaad… Dans quinze minutes ? Ok, merci » Tu raccroche triomphant, bien déterminé à ne pas laisser cette soirée vous échapper. « Des pros mec ! » Tu lâche ça à la volée en narguant ton acolyte du regard, envoyant ton portable valser sur le canapé, pour aller pisser un coup. « Je te jure, ça vaut cent fois mieux que les pétasse de Declerq ! » Lance tu en geulant à travers la suite, bien trop fière de ton petit manège. Non pas que tu rechigne à aller te battre en règle général, tu préfère éviter tout débordement et surtout t’assurer de garder ton frère pour toi seul, en souvenir du bon vieux temps. Tu le laisse cinq minutes, le temps de passer à salle de bain pour t'arranger la gueule, comme si ça pourrait arranger quelque chose à ta mine constante de déterré, au moins sauver les apparences.

L’adrénaline est montée et dans tout votre corps elle s’est déjà bien incrustée. Chaque parcelles de votre être n’attend que de pouvoir se libérer enfin. Toi, t’as pris les choses en mains pour remédier à ton mauvais plan qui vous a posé un lapin monumental pour aller se faire voir ailleurs. J-E a peut-être besoin de se défouler en cassant des belles gueules de richards, mais c’est sans doute plus raisonnable de vous exprimer autrement. Heureusement que ce vieux bout de papier trainait dans ton jeans pour vous sortir de là de façon honorable. T’as peut-être été un peu gourmand en réclamant quatre filles, mais à en juger l’ardeur de ton acolyte, ça ne sera peut-être pas assez. Tu brûle de cette indéniable envie de te lâcher, peu importe le prix que ça peut coûter ni comment ça va se terminer. En attendant votre buffet à volonté de petites chaudes, t’as filé à la salle de bain pour t’arranger un peu la tronche, du moins pour essayer de sauver les apparences, même si de toute évidence ça ne servirait à rien. C’est la drogue et l’alcool qui finissent par te creuser, ta connerie qui fini de te ronger. Sans tout ça tu aurais sans doute la même gueule qu’à tes quatorze ans, pas cette mine décrépie du type raté qui te fait face dans le miroir. Tu t’acharne à tirer sur ton visage en désespoir de cause, jusqu’à ce que la voix de ton vieux frère vienne te sortir de ton angoisse. Elles sont déjà là à en croire l’enthousiasme avec le quel il te saute dessus, comme quand vous étiez mômes. Tu ris, attrapant ses bras bras qui t’encerclent maintenant, votre reflet dans le miroir te mets du baume au coeur et vient balayer toute cette noirceur qui c’était installée entre vous. « Que dalle mon gars, c’est moi qui vais toute les bouffer, j’ai pas tiré mon coup aujourd’hui, contrairement à toi » Tu te retourne, pour lui faire fasse, lui décochant un coup amical sur l’épaule lorsqu’il fait son salut militaire. Vos rires frénétiques se mêlent ensemble alors que tu prends déjà la direction de vos trophées. « Faut leur faire la fête du siècle mec, faut qu’elles s’en rappelle » Le sourire que t’affiche est comparable à celui d’un vrai démon. A l’instar de ton ami, ton corps brûle déjà de s’imaginer chevauchant de telles juments. On ne t’avais pas mentis, elles valent cent fois mieux que les trainées qu’elles remplacent, t’es complètement stupéfié au point que tu t’en mettrais presque à baver comme un chien. Tu jète un coup d’oeil à ton pote, croyant rêver d’être à deux doigts de te taper deux de ces beautés, mais le temps n’est pas à rester comme un con en attendant que les choses se fassent toutes seules. « Que le jeu commence alors » Lance-tu en donnant un coup de coude à J-e avant de te décider à aller t’échouer sur l’immense canapé, entre deux poulettes, te frottant déjà les mains pour t'échauffer. « Je vois que vous perdez pas votre temps à vous mettre bien » Dis-tu en posant une main sur chacune des paires de cuisses qui t’encadrent. « Je me charge de ses deux là bro’ » Un clin d’oeil plein de malice à ton pote, t’as presque l’impression d'être le roi du monde. A l’instar de la nana de cet après-midi, elles sont beaucoup trop accessibles, ouvertes et offertes, mais celles-là ne te donnent aucunement l’envie de fuir, ni même le choix. L’une d’elles à déjà entrepris de t’enchainer la bouche à la sienne, comme si la simple idée que tu puisse parler encore l’exaspérait. Faussement vexé l’autre s’inquiète d’aller constater l’état de ce que peux avoir de cacher dans le fond de ton jean. Un rire t’échappe lorsque tu mesure la facilité des choses. Ni lui ni toi n’avaient besoin de lever le petit doigts, elles accourent elles-mêmes dans vos bras.