T'avais toutes ces affaires sous tes yeux envieux, t'avais le luxe collé à la rétine. Eva, t'étais là, en vendeuse, prête à voler tout ce que tu pouvais voir d'un peu cher. Un tissu de soie, une robe perlée, des parures où le nombre de carat échappait à ta vue. Seulement, c'était dans une triste réalité que tu prenais conscience de ta pauvreté. Tu ne pouvais que rêver de toutes les tenues, les bijoux, même s'ils étaient à prix cassés. Pendant ta pause, tu circulais, comme un fantôme, une droguée en manque d'héroïne. Tu voulais acheter, plus que jamais. Encore, être une princesse, oui, une princesse entourée de choses luxueuses. Puis parmi toutes ces beautés, tu apercevais au loin ton amie, Malika. Elle était là comme un ange, même s'il fallait avouer qu'aujourd'hui, la belle avait perdu de son éclat. D'un geste tendre après être venue à ses côtés, tu caressais son bras. "Salut ma jolie. T'es ravissante !"

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]une braderie. ah quelle bonne idée qu'avait eu la ville de gstaad. c'était la parfaite occasion pour faire de bonnes affaires et oui, eleanor comptait bien en profiter. la belle se promenait donc des les rues, à la recherche de la bonne affaire, du petit coup de coeur qu'elle aurait l'occasion de dénicher. elle voulait juste se faire un peu plaisir. ouais. elle regarda de loin quelques stands qu'elle passa rapidement, puisque ceux-ci ne l'intéressait pas. elle s'arrêta ensuite à un stand, regarda quelques articles. puis, finalement, elle tomba sur la perle rare. la parfaite occasion, le petit coup de coeur qu'elle souhait dénicher. voilà. enfin, un seul. le prix n'était pas affiché. zut. eleanor souffla, regarda autour d'elle. hm, pas de vendeur à l'horizon. quoi que? deux jeunes femmes se tendaient non loin de là. l'une était très bien habillée. l'autre un peu moins. en tout cas, c'était ce que eleanor pensait. avec un peu de chance, elle tomberait sur une vendeuse. elle s'approcha donc des demoiselles. excusez-moi, je pourrais avoir un renseignement, s'il vous plaît? lança t-elle d'un grand sourire en s'adressant à l'une des femmes, celle qu'elle pensait être la vendeuse (eva).

sofia, elle ne sait pas ce qu'elle fout là. elle cherche des mots et tout ce qu'elle voit, c'est des prix, c'est des vêtements, c'est du pimpant et dans paillettes, qui lui donnent tout simplement envie de se casser voir autre chose, des arbres et de la terre, des trucs qu'elle n'aime pas mais qui sont tellement plus naturels que le sourire des vendeuses. elle souffle. pourtant, sofia, elle adore acheter. c'est compulsif. elle dépense son fric, comme ça, en un claquement de doigt. elle aime le luxe et la démesure, elle aime les billets qui glissent entre ses doigts puis le regard de la vendeuse quand elle le tend, ce fameux billet. elle aime se faire du bien en faisant du mal. ses doigts glissent sur les tissus, découvrent les produits et de ses grands yeux noisettes, elle observe les gens, la foule, les visages égayés des femmes et ceux mornes des hommes, trimbalés de stand en stand, condamné à une journée d'achat excessif. un soupir théâtral s'extirpe de son lèvres quand elle se retourne d'un cou sec. la dame, surement une pauvre vendeuse sofia ne sait pas, derrière elle sursaute et fait tomber une pile de vêtement. d'un sourire insolent, sofia l'observe ramasser en se confondant en excuses. (qui vous voulez.)
oups.

Tu venais à peine d'arriver aux côtés de Malika qu'une blonde venait, s'approchant, confiante, imposante. De sa blondeur, un peu trop fière, fausse, souriante, aux dents parfaites. T'avais le regard méfiant et les yeux assassins. Puis lorsque sa voix douce et chantonnante venait fendre le silence qui venait de s'installer, tu sentais une vague de colère s'immiscer en toi. Elle montait, grandissante, menaçante. Une vendeuse, elle te prenait pour une vendeuse ? En soit, c'était ce que tu étais. Mais non, non tu n'étais pas à ton stand, et pour une fois, tu pourrais t'en défendre. "Excusez-moi ?" Tes yeux, tes traits, ta bouche, ton corps, ta position, tout était là pour montrer la position de défense que tu faisais. "Nous ne sommes pas des vendeuses. On a l'air de simples vendeuses ?" Tu regardais Malika, elle était pâle. Elle était le mot même de maladie, comment cette inconnue pouvait s'imaginer une telle chose ?

Que tu sois là, c'était presque écrit, comme une évidence. Tu ne portais pourtant pas un point d'honneur à faire de la mode une priorité sur ton blog mais elle en faisait certes partie. Alors tu étais là, à fouiner, regarder, chercher. Ton esprit n'était pourtant pas aussi concentré qu'il n'aurait pu l'être. En fait, depuis que tu es à Gstaad, tu as l'impression de fonctionner un peu différemment. De ne plus être vraiment la même et de laisser mille et une questions refaire surface. Pourtant tu veux te convaincre, te convaincre que tu peux toujours fonctionner seule, comme si de rien était ... Alors tu fais semblant, une fois de plus, un jour de plus, ... et pour ça, tu deviens vraiment maître en la matière.

Du remue ménage dans ton dos te force à te tourner. Tu observes une pile de fringues dans la neige et deux silhouettes affairées (dont sofia). L'une s'excuse, l'autre hésite, tu ne cherches pas vraiment à comprendre mais tu t'approches simplement et offres un coup de main. Attendez, je vais vous aider. Tu ramasses ce que tu peux, accroupie et relève le visage lorsque la silhouette d'Eva te passe sous le nez. Ton regard reste accroché à elle comme un amateur d'art inspecte une statue d'époque. Elle est belle et glaciale. En fait, tu ne peux la supporter et la croiser n'a de cesse de te ramener à ta pauvre condition de femme hésitante. Alors tu reste là, sans avoir envie de te redresser, encore moins lorsque tu l'entends s'adresser à Eleanor de son ton cinglant. Oui, en fait, t'es peut-être pas plus mal, là, presque agenouillée dans la neige, à hauteur de leur pieds et capable à chaque instant de passer sous la table d'exposition.

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